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Central Station

de Lavie TIDHAR | Tachyon Publications | SF | VO

4è de couv’

A worldwide diaspora has left a quarter of a million people at the foot of a space station. Cultures collide in real life and virtual reality. The city is literally a weed, its growth left unchecked. Life is cheap, and data is cheaper.

When Boris Chong returns to Tel Aviv from Mars, much has changed. Boris’s ex-lover is raising a strangely familiar child who can tap into the datastream of a mind with the touch of a finger. His cousin is infatuated with a robotnik—a damaged cyborg soldier who might as well be begging for parts. His father is terminally-ill with a multigenerational mind-plague. And a hunted data-vampire has followed Boris to where she is forbidden to return.

Rising above them is Central Station, the interplanetary hub between all things: the constantly shifting Tel Aviv; a powerful virtual arena, and the space colonies where humanity has gone to escape the ravages of poverty and war. Everything is connected by the Others, powerful alien entities who, through the Conversation—a shifting, flowing stream of consciousness—are just the beginning of irrevocable change.

At Central Station, humans and machines continue to adapt, thrive…and even evolve.


Mon avis

Je ne connaissais pas Lavie Tidhar avant la sortie française de Aucune terre n’est promise et de tomber sur cet article de Lianne. Le côté « SF positive » m’a énormément parlé et je sautais donc le pas. Central Station est un fix-up de nouvelles déjà publiées se déroulant toutes dans le même univers. L’auteur a eu la bonne idée de rassembler le tout en un patchwork coloré et vibrant, façon roman chorale. Et je ne vous cache pas que j’ai beaucoup aimé le résultat.

Bienvenue à Central Station, Tel Aviv-Jaffa, quelque part dans un très lointain futur où l’être humain est depuis longtemps parti exploré l’infini et au-delà. L’auteur nous y décrit le train-train quotidien de ce spatioport haut en couleur où tout le monde se croise et se connait.

Avant toute chose, ne vous attendez pas à des « piou-piou course poursuite » dans l’espace ou des intrigues politiques capillotractées. Tout se passe au même endroit et pour être tout à fait honnête, il n’y a pas vraiment d’intrigue, mais plutôt une ramification de vies (humaines, robotiques, autres) et d’histoires qui s’entrecroisent pour former quelque chose de beaucoup plus grand. Car ce que Lavie Tidhar nous offre, c’est surtout un univers SF d’une richesse et d’une complexité extraordinaire, distillé à échelle humaine à travers quelques tranches de vie.

Que ce soit la patronne de ce bar qui n’a jamais quitté la Terre ou cette vampire numérique qui fuit à travers la galaxie, ce robot prêtre dévoué à sa communauté, cet enfant éprouvette aux dons messianiques ou encore cette caste d’IA cachée au coeur de la station (et bien d’autres)… Tout ce petit monde va nous partager différents aspects de cet univers foisonnant et unique.

J’ai adoré l’atmosphère de ce lieu cosmopolite, très sensoriel (qui m’a donné super faim et soif ! 😋) et les « petites » histoires des uns et des autres que la plume de l’auteur rend avec brio. L’ensemble est doux-amer tout en restant plein d’espoir. On n’est ni dans une dystopie ni vraiment une utopie non plus. Les gens ont évolué, se sont adaptés et font avec ce qu’ils ont, comme ils l’ont toujours fait.

Le seul vrai défaut que je pourrai lui reprocher, c’est le manque d’une vrai intrigue principale. Personnellement, ça ne m’a pas du tout gêné, j’adore le côté éclaté d’un roman chorale et le format nouvelle. Mais cela pourra en rebuter certain.es et je comprendrai.
Une autre chose qui m’a un peu embêté et je ne sais pas si c’est dû au fait que ça soit en VO ou juste la complexité du monde, mais j’ai vraiment eu le sentiment de passer à côté de plusieurs choses/notions/références. Il y a des références SF que je ne possède pas et aussi tout un ensemble de termes, langage, etc qui viennent de la culture juive, arabe, mais aussi de tous les peuples qui sont venus s’installer à Central Station (russes, nigérians, chinois, philippins, etc) qui m’ont un peu perdu et sorti de ma lecture (pour aller chercher sur internet). C’est quelque part très enrichissant et rafraîchissant (ça change de la dystopie américano-centrée) et ça ne m’a pas empêché de comprendre l’essentiel et de profiter de l’atmosphère unique du lieu. Mais, ça m’a surtout donné envie que le livre soit traduit en français afin de pouvoir le relire et en profiter pleinement (👉 👉 les éditeurs 😁).

Au final, Central Station est une lecture franchement unique que j’aimerai voir d’avantage en imaginaire. J’adore ce genre de SF plus positive et centrée sur l’atmosphère et l’humain que des trucs déprimants ou techniques qui me touchent beaucoup moins. Et puis, Lavie Tidhar a une très belle plume et je suis très curieuse de découvrir ces autres oeuvres. Je dirai : à découvrir pour les amateurs d’une SF à échelle humaine. 😊

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