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Watership Down

de Richard Adams | ed. Mr Toussaint Louverture
Jeunesse | 480 pages

4è de couv

C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie.

Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisissent de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?

Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces récits mythiques et hors du temps, de ces odyssées chargées d’émotions, capables d’entraîner n’importe quel lecteur dans un univers aussi vivant et poétique que traversé de violences et de ténèbres.
Parfait équilibre d’aventure et de mythologie, ce bijou d’inventivité est serti d’une maîtrise absolue du suspense, et d’une grande bonté. C’est tout simplement le chef-d’oeuvre d’un grand écrivain.


Mon avis

J’ai découvert Watership Down de Richard Adams quand j’étais petiote avec un dessin animé qui m’a traumatisée. Trop sombre et effrayant (en tout cas dans mon souvenir). Pire que les scènes du hibou et du tracteur dans Brisby et le secret de Nimh (vous savez lesquelles ! 😰). Je ne me souvenais plus de la fin, vaguement de l’histoire. Bref ! Il était temps d’affronter ce trauma.

Dans la campagne anglaise des années 70, Hazel et son frère Fyveer (des jeunes lapins sauvages) vivotent en périphérie d’une paisible garenne. Fyveer est un lapin chétif parcouru de visions terrifiantes sur l’avenir. Il sent les choses et c’est après une de ses visions où il voit la destruction de leur garenne par l’homme qu’il persuade son frère et une poignée d’autres lapins de partir en quête d’une nouvelle maison. Le petit groupe, mené par Hazel et guidé par les visions de Fyveer, va traverser bien des épreuves qui vont les mener à la colline de Watership Down.

Quelle lecture mes ami.es, quelle lecture ! Je ne pensais pas que ce serait aussi prenant de suivre une bande de lapins faire 13 kilomètres à travers la campagne 😆. Que d’aventures, de peur bleue 😱(pour du jeunesse, c’est assez cash quand même) et de paysages magnifiques 🤩. L’aspect que j’ai préféré ? Sans aucun doute, le nature writing. L’auteur vit dans le Hampshire et décrit fidèlement le périple de nos boules de poil (on a même droit à une vraie carte !). C’est comme si on y était, la truffe au vent, à croquer du trèfle, prêt à détaler au moindre bruit🐰☘️. Par contre, oui, ça veut dire que l’épique est entrecoupé de pas mal de moments contemplatifs et de nombreuses pauses déjeuner 😅. D’ailleurs, j’ai largement préféré la 1ère moitié qui amène les lapins à Watership Down avec son lot d’explorations, au rythme plus lent et contemplatif que l’autre moitié où il y a davantage de conflits et de batailles. Selon votre profil, vous préfèrerez peut-être l’inverse 😁. Une chose est sûre, c’est que 500 pages, c’est un peu long 👀.

Un autre point que j’ai adoré, les personnages ! Contrairement à un Vent dans les Saules ou autre Pierre Lapin, les lapins de Watership Down ne sont pas anthropomorphes. Ce sont bien des lapins avec des comportements de lapins sauf qu’ils ont un langage, un système de société bien en place et hiérarchisée, une culture commune, une mythologie, etc. L’ensemble est cohérent et vraiment bien fichu, renforcé et affiné par la rencontre d’autres garennes. Ensuite, ils ont chacun des caractères distinctifs qui les rendent tout de suite identifiables et très attachants. Je me suis surprise à tenir à eux très rapidement (il vaut mieux, car l’auteur va très vite les mettre en danger !). Chacun avec ses points forts et ses faiblesses, ils vont évoluer ensemble pour bâtir quelque chose. L’auteur sait nous faire nous sentir tout petits et sans défense dans ce monde de vilou ! Et quand on est en bas de la chaîne alimentaire et bien, on survit par la ruse et l’entraide ! (et beaucoup de chance aussi 😆)

Un sans faute me direz-vous ? Hummmm… pas tout à fait 👀. L’oeuvre n’échappe pas à sa part de sexisme qui n’a rien à voir avec les lapins, mais tout avoir avec la vision du monde de l’auteur, qu’il en fût conscient ou pas. Alors oui, c’est un produit de son temps (même si pas si longtemps que ça, en fait) et ça parle de lapins. Mais tout de même. En tout cas, c’est Ursula K. Le Guin qui en parle le mieux (attention l’extrait comporte des spoilers) : extrait de Cheek by Jowl, recueil d’essais sur la Fantasy et la littérature jeunesse.
J’ajouterai qu’il y a très peu de personnages féminins dans cette histoire et aucune n’a de véritable personnalité (surtout comparé aux mâles). Et leur traitement n’est vraiment pas terrible (des pondeuses quasi muettes et accessoires). C’est franchement dommage quand on pense que Richard Adams a écrit cette épopée pour ses filles.

En conclusion, Watership Down est une aventure épique et bucolique où on voit évoluer des personnages forts et attachants dans leurs imperfections, et les voir créer une communauté soudée en dépit des dangers. La résilience, le courage, l’amitié et la ruse sont les valeurs sur lesquelles est fondé le récit et ce fut un plaisir à lire si ce n’est le traitement des hases qui laisse, pour moi, sérieusement à désirer.

ps : Au fait, j’ai retrouvé la fameuse adaptation animée de mon enfance ! Le titre en français était La folle escapade et, je confirme, c’était bien hyper traumatisant ET flippant ! Le truc est tellement malaisant et brutal… même adulte, j’ai du mal 🫣. Si vous voulez vous traumatiser avec moi, l’animé ressort bientôt.

4 réflexions au sujet de “Watership Down”

  1. Ce livre est incroyable (minus les hases, évidemment). C’est comme de la pure fantasy, mais réaliste et à hauteur de lapins. C’est exceptionnel de réussir à rendre ça aussi palpitant.

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  2. J’en parlais justement avec une collègue qui a fait des études de langue à la fac et elle disait combien c’était un classique jeunesse chez les anglophones. J’avoue être tentée mais la longueur et les longueurs me font un peu peur 😅

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  3. Il y a un dessin animé ? Je ne connaissais pas du tout avant que tu en parles dans ton « c’est lundi » 😯 Mais cette histoire sombre m’intrigue fortement ! D’une part parce j’aime beaucoup les lapins (oui, c’est un sacré argument 🫣) et aussi parce que ce périple a l’air très particulier. J’ai bien envie de les accompagner, truffe au vent et déjeuner dans les trèfles aussi 🤭 Merci pour cette chouette chronique Sabine !

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