Adulte, Fantasy, Lectures, Oneshots, Young Adult

TysT

de luvan | ed. Scylla | Fantasy | 272 pages
Illustrations de Stéphane Perger & Arnaud S. Maniak
Conception du jeu de rôle par Melville

Mon avis

Tyst est le dernier livre (actuellement en cours de financement participatif) des éditions Scylla. J’avais été conquise par le précédent, Bienvenue à Sturkeyville de Bob Leman, acheté après le financement et un peu à l’aveuglette, et je n’avais pas été déçue. Du coup, lorsque j’ai vu apparaître l’info, puis la superbe couverture de Stéphane Perger et les mots court roman de Fantasy, j’ai foncé. Le premier chapitre mis à disposition a pas mal aidé aussi 😁 ainsi que les interviews de l’autrice et des autres intervenants du projet qui ont fini d’enfoncer le clou. Il me le fallait !
J’ai tout de même mis un mois pour réaliser que je pouvais demander un Service Presse 😅, que j’ai obtenu (merci infiniment à l’éditeur ❤️). J’ai dévoré les deux cent et quelques pages en un week-end et me voilà entrain d’écrire une introduction à rallonges en attendant de trouver les mots pour vous partager mon expérience.

Vous savez quoi ? Je vais jeter mes différentes idées, impressions et émotions en vrac. Piochez dedans à l’envie car c’est un peu comme ça aussi que j’ai vécu TysT. 😊

Sur les pierres des parois tombées de l’ancien labyrinthe, la lune fait apparaître les traînées irisées de pistes d’escargots. Je ferme les yeux et me rappelle.

Si je prends un angle factuel, TysT est bien un court roman de Fantasy. Un oneshot où il est question de quêtes, de passage entre les mondes, de créatures fantastiques et de réalisation de soi.
Si je regarde les étiquettes de genre, ça tient bien de la Fantasy Urbaine (et je pense Neil Gaiman). On a le pays dormant (qui a tout du nôtre), le pays vif (le monde magique où les quêtes ont lieux), le pays veuf (le monde des rêves), etc. et des éveillées (humaines et autres) capables de voyager entre ces lieux grâce aux soga (des objets disparates qui facilitent le passage).
Pourtant, on se rend très vite compte que le pays dormant diffère légèrement du nôtre, qu’il se tient quelque part dans un futur possible. Il est question de Troisième Guerre, de junte, de profonds changements géopolitiques et religieux. Donc, on est aussi dans une forme de SF avec un message politique et écologique, mais surtout poétique.
Vous comprenez la difficulté à mettre en mots cette expérience ? Et encore, je n’ai fait qu’effleurer la surface.

Depuis des lunes, un geist majeur marche dans la lande. Ses pieds broutent nos bruyères par mottes, les imogéniers et les flandrasses, la picadouille et le transphane, et sa trace ne mène nulle part. Sa trajectoire ne connaît aucun territoire. Ni but ni haie. On l’entend geindre comme une corne de brume, mais il refuse de nous parler.

Notre héroïne est une musicienne et une éveillée qui retourne sur les terres de son enfance, en Bretagne. Elle a été appelée là par des vivantes (habitantes du pays vif) pour répondre à une quête. Quelque chose ne tourne pas rond et en s’y rendant, elle va se rendre compte que le problème est beaucoup plus général et inquiétant qu’elle ne le pensait. Sa quête se révèle bien plus importante qu’un simple travail de mémoire auprès des dormants (nous). Elle va donc devoir parcourir les quatre coins du pays vif, rencontrée des personnages passionnants et attachants (avec des noms extra ❤️), comprendre qui elle est et sauver le monde ! Je vous l’avais dit, de la bonne Fantasy comme on l’aime 😄.

L’univers pensé par l’autrice nous parle de la structure même du conte ainsi que des codes du monde des fées/esprits/faye/vous avez l’idée. Le fait que notre héroïne soit une musicienne et qu’une bonne partie des rouages du récit passe par le chant et la voix n’est pas non plus anodin (d’ailleurs, à la fin, nous avons droit à une très longue playlist 🤩). Chaque monde résonne des autres et les quêtes menées dans le pays vif changent profondément le pays dormant. C’est également, toujours dans la tradition du conte, un récit à plusieurs niveaux (strates) de lecture. Chacun viendra donc y puiser ce qu’il recherche. Enfin, ce long poème peut se relire à l’envie. Strate après strate, il dévoilera de nouvelles choses, de nouveaux secrets, de nouveaux passages.

« Ce sont des histoires sombres et chatoyantes, tristes et variables comme la fourrure d’un renard, qui change selon la saison ou le sens de la caresse. Je suis heureuse d’en vivre avec toi. »

Que vous dire de plus ? Je pourrai vous parler du féminin qui remplace le masculin par défaut dans le texte. J’ai mis un moment avant de m’en rendre compte tellement c’était agréable et naturel.
Je pourrai aussi vous partager ma satisfaction de suivre une héroïne cinquantenaire qui, oui, continue de grandir, d’apprendre, d’aimer et d’évoluer.
Ou de m’extasier devant les illustrations de Stéphane Perger qui parsèment le bouquin et donnent une vraie dimension aux personnages, presque autant que leur nom 😄. Non, mais : Tardigrade Foch Pompette… 😂🥰 Il s’agit du nom transitoire d’une foh nocturne, petite créature étrange qui s’attachera à notre héroïne ❤️. Je fonds ! (Examinez bien la couverture et vous la trouverez ^^)

Mais je connais suffisamment le pays vif pour savoir que si l’on tourne en rond, c’est qu’on avance.

Je tiens beaucoup au mot expérience pour ce livre. Je ne suis pas encore allée voir (au moment où j’écris ces lignes) ce qu’en disent les copin.es de la blogosphère, mais je pense que ça va grandement dépendre de sa réceptivité au style de luvan et à ce qu’elle souhaite nous partager. Je n’en ai pas encore parlé, mais sa plume est très particulière et telle une sirène, elle a tendance à nous happer pour mieux nous perdre. Je conseille vivement d’aller lire le chapitre mis à disposition afin de tester votre sensibilité 😊.

Viens-tu avec ?

C’est en répondant à cette question que les éveillées acceptent une quête formulée par les vivantes. Et votre expérience de lecture va beaucoup dépendre de cette réponse, je pense.

Le jeu de rôle

À la fin du roman, Melville nous a concocté un jeu de rôle solo ou, comme elle le nomme, un jeu d’écriture solitaire. Ce jeu nous invite à plonger dans notre créativité et à voyager, nous aussi, à travers les mondes et les strates, en quête de notre histoire ou de tout autre chose.

J’attends (en croisant les doigts) mon exemplaire papier pour pouvoir y jouer et me servir du livre comme d’un dé. Le peu que j’ai lu (pour ne pas trop me spoiler) me plait beaucoup. Étant plus attirée par la création d’images que de mots, je pense que j’adapterai les propositions. En tout cas, je me réjouis d’y jouer.


Je pense que c’est assez claire, mais je suis émerveillée par cette expérience-lecture et j’espère tenir un jour dans mes mains, tel un soga, l’objet livre 😄. Peut-être est-ce parce que les chemins qu’elle invoque me sont très familiers, mais ce chant de luvan a tout de suite fait écho en moi. C’était une très belle expérience que je souhaite à tout le monde. J’espère que ce livre vous touchera à votre manière, qu’il s’infiltrera en vous et ré-ouvrira les passages vers le pays vif ou peu importe le nom que vous lui donnerai. Pour cela (vous me voyez venir ! 😂), ce beau projet a besoin de vous ! N’hésitez pas à participer et/ou à en parler autour de vous.

>> TysT a besoin de toi ! <<

Viens-tu avec ?

Alors, les histoires s’arrêtent, car on a compris le lien.


D’autres avis

9 réflexions au sujet de “TysT”

  1. Je l’ai pas lu dans les meilleurs conditions (j’ai écrit une chronique misérable hier soir) mais c’est un roman très intéressant dans lequel il y a plein de choses à piocher. J’ai hâte de pouvoir le relire au format papier.

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