
de T. Kingfisher | ed. Titan | Fantasy | VO | 336 pages
4è de couv
A dark and compelling fantasy about sisterhood, impossible tasks and the price of power, from award-winning author T. Kingfisher
After years of seeing her sisters suffer at the hands of an abusive prince, Marra―the shy, convent-raised, third-born daughter―has finally realized that no one is coming to their rescue. No one, except for Marra herself.
Seeking help from a powerful gravewitch, Marra is offered the tools to kill a prince―if she can complete three impossible tasks. But, as is the way in tales of princes, witches, and daughters, the impossible is only the beginning.
On her quest, Marra is joined by the gravewitch, a reluctant fairy godmother, a strapping former knight, and a chicken possessed by a demon. Together, the five of them intend to be the hand that closes around the throat of the prince and frees Marra’s family and their kingdom from its tyrannous ruler at last.
Mon avis
T. Kingfisher est le nom de plume de l’autrice américaine Ursula Vernon qui s’est d’abord fait connaître dans la littérature jeunesse (après une carrière d’illustratrice). Elle s’est mise à utiliser ce pseudonyme pour ses textes plus adultes, car ils ont souvent une dimension très horrifique. Je m’en suis rendue compte avec The Hollow Places, excellent, mais hyper glauque 😅. Dans Nettle & Bone, je retrouve ce qui m’a plu dans ses nouvelles : une approche du conte différente, sombre, intelligente et pleine d’un certain type d’humour que j’affectionne.
“You named the chicken.”
“Well, of course! Doesn’t your chicken have a name?”
The dust-wife looked at the brown hen, who glared back.
“First of all, no, and second of all, she’s got a demon in her, so I would be naming the demon, which already has a true name. I am not going to go around naming demons. It gives them ideas.”
Nettle & Bone nous raconte l’histoire de la princesse Marra, troisième dans la lignée d’un ridicule petit royaume coincé entre deux nations puissantes et belliqueuses. Pour se sortir d’une guerre inévitable, la reine accepte d’offrir sa 1re fille en mariage au prince du Royaume du Nord. Malheureusement, cette dernière mourra assez rapidement d’un « accident » sans donner le moindre héritier. La reine donnera alors sa seconde fille en mariage et, par précaution, enverra Marra dans un couvent. Les années passent et c’est lors d’une rare visite dans le Nord que cette dernière découvre l’horrible sort de sa soeur, prisonnière d’un mari psychopathe (imaginez Joffrey Baratheon… voilà, vous l’avez). Quand elle réalise que personne, même pas sa propre mère, ne fera quoi que se soit, elle décide d’agir et s’embarque alors dans une aventure digne de ses héros préférés. Des terres maudites du Sud en passant par le Marcher des Gobelins jusque dans les catacombes de rois-sorciers du Nord, elle va accomplir l’impossible. Tisser une cape d’orties ? Faire se lever un mort ? Capturer un reflet de lune ? Notre princesse, pas très douée d’ordinaire, va se révéler à elle-même.
“It doesn’t matter that I’m a princess.
The thread doesn’t care.”
J’ai adoré, de la première phrase jusqu’au point final. Il n’y a rien que j’ai détesté ou trouvé mouais bof. Il y a des défauts, c’est sûre (quel texte n’en a pas ?), mais sur le moment, je m’en fichais royalement 😂. Quel plaisir de lire à nouveau quelque chose qui m’enthousiasme ! 😄🥳
En parlant de défauts (on va commencer par ça), le développement de l’univers en fait partie. J’ai la sensation d’un gros patchwork un peu décousu. La plupart des lieux font sens à part le 1er. Ce qu’elle appelle the blistered land, une terre maudite cachée derrière une brume épaisse peuplée de cannibales qui font très zombies. J’ai un peu de mal à relier ce lieu au reste de l’histoire. Il y a aussi des endroits importants où il m’a manqué une mise en ambiance un peu plus poussée (alors que les blistered lands où l’on reste à peine deux pages, aucun soucis 👀). Tout comme les idées que l’autrice parsème ici et là qui mériteraient vraiment d’être plus développées. Sur le moment, je ne m’en suis même pas rendu compte, mais en y repensant après coup, j’ai super envie que Kingfisher retourne dans cet univers pour nous pondre autant de romans que de bonnes idées ! 😂
Et si on parlait, maintenant, de ce que j’ai adoré dans cette histoire ? Commençons par notre princesse ! C’est le genre de personnage que j’ai rarement lu et, OMG, que ça fait du bien et que c’est rafraîchissant 😃. Marra est une princesse ni belle, ni hyper intelligente, ni bad-ass. C’est une petite ronde, la trentaine, qui a passé sa vie pénarde dans un couvent, qui adore sa solitude et tricoter. Elle me fait beaucoup penser à moi, Sam Gamgee ou Linus Baker (The house in the cerulean sea). Une personne ordinaire, un brin pantouflarde et associable qui, pour sauver sa soeur, va se découvrir une force et un courage qu’elle n’imaginait même pas et qui, une fois lancée, va bouger des montagnes et faire trembler des royaumes. Même si je préfère mes perso très intelligents (voir machiavéliques), je sors les pom-poms pour ce genre d’héroïne ❤️. J’en veux plus des comme ça ! Vous m’en mettrez une douzaine svp, merci.
Dans son aventure, elle réussit à s’entourer d’un groupe hétéroclite et improbable qui m’a donné le sourire de bout en bout. Voyez plutôt : une dust-wife (une sorte de sorcière, passeuse d’âme/nécromancienne capable de lever une armée des morts, en théorie, mais c’est pas très pratique, tous ces tas d’os sur les bras après…) qui me rappelle beaucoup une certaine Mémé Ciredutemps, une poule possédée par un démon (je LOVE cette poule ! 🐔), un chevalier déchu et une marraine fée totalement aux fraises 🤣. Rien que d’y repenser, je glousse comme une idiote et j’ai la patate 😆.
“How did you get a demon in your chicken?”
“The usual way. Couldn’t put it in the rooster. That’s how you get basilisks.”
Vraiment l’autrice a coché toutes les bonnes cases en ce qui me concerne et m’a fait passer un super moment ! J’ai adoré cette histoire qui rebat les cartes des contes de fées et nous offre une vision différente de qui sont les bons et les méchants dans l’histoire. Qui sont les monstres, les héros, les damoiselles en détresse, etc.
“Lady Fox?” The dust-wife snorted. “Yes?”
“You claim to speak with the dead?”
“I don’t claim it,” said the dust-wife calmly. “I do it. Although most days it’s less speaking and more listening. People who won’t shut up in life rarely shut up in death.”
Évidemment, ce texte m’a rappelé Pratchett et tout son arc sur les sorcières, dans le ton (le sarcasme, l’absurde, un certain type d’humour), la qualité d’écriture et les thématiques. Il est certain que celles/ceux qui aiment Pratchett pour l’arc du Guet ou celui de Moist Von Lipwig risquent de ne pas trop voir le rapport. Je suis donc très prudente avec cette impression (qui ne tient qu’à moi) car je déteste que l’on compare Pratchett à tout et n’importe quoi car très souvent, ça ne correspond pas à mes attentes (dernièrement, je l’ai vu associé à Legends & Latte… et je ne suis pas d’accord, même si je peux comprendre pourquoi 😁). Donc, à prendre avec du recul et un grain de sel (voir la salière tout entière) 😂.
Autre chose, j’ai vu le livre parfois classé en « Horreur » alors que, sincèrement, à part peut-être la première scène dans les blistered lands (et encore), le reste ne tombe pas du tout dans cette catégorie. C’est de la Fantasy légèrement dark. L’équivalent d’un café au lait avec une lichette de rhum et un sucre 😁. Donc si vous espérez votre dose d’horreur et d’ambiance gothique (comme peut le suggérer la couverture), vous serez déçus.
Nettle & Bone sort le 26 avril. Merci infiniment à l’éditeur et Netgalley pour le Service Presse. Je me suis régalée et je le recommande 1000% ! 🖤 J’espère sincèrement qu’il sera traduit un jour, mais j’ai des doutes.
“Enough of this place,” said the dust-wife. “Everyone have their souls still? Shadows still attached? Then let’s go before that changes.”
You heard stories, of course. Stories of the Fair Folk, of little people that lived behind the world. Stories of old gods that had never learned how to die. But Marra had never imagined that there might be so many or that they might be right here, on the other side of a tree root, not far away under the hills.
“The mountainside and the carved caves, the abandoned dwelling and the skulls of bulls. There. There’s a dust-wife who’s worth the name. The dead would crawl on their knees to give her their secrets.”
Marra nodded again. “Thank you,” she said, sliding off the wall.
“Don’t thank me,” said Elspeth. “Come back to tell me, after it’s over.”
Thinking of the long journey southeast, Marra shook her head. “I may not live to do it,” she admitted.
“I know,” said the dust-wife gently. “But I’ll still be able to hear you. »
Après avoir lu ta chronique, j’espère vraiment qu’il sera traduit moi aussi 🤩
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On croise les doigts !! 🤞🤞🤞😄
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mais ça donne trop envie tout ça, et tes citations ❤
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Ouiiiii 😁🐔
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« J’espère sincèrement qu’il sera traduit un jour, mais j’ai des doutes » : Quoi ? Tu donnes grandement envie pour finir par cette phrase ? Je ne te savais pas aussi méchante. 🥺
Les citations sont vraiment amusantes. 🐔
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Oui, je sais, c’est cruel 😭.
❤️🐔❤️
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Bon, ça part en wishlit direct. Ca a l’air trop trop cool ! 😀
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Cool ! J’espère que ça te plaira ! 😄🤞
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Interestiiiiiiing
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Indeeeeeeed 🐔😄.
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Ca donne envie. Pourquoi tu penses que ce sera jamais traduit ?
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Tu as raison, il ne faut jamais dire jamais ! 🤞😄 Mais bon, d’un point de vue marketing, je pense qu’il y a un problème de cible. À qui vendre ce bouquin et comment ? Quand je vois les deux couvertures anglaises (UK et US), je sens bien qu’eux-mêmes ne savent pas à qui ils le destinent. L’une vend un côté gothique/horreur (inexistant), l’autre joue sur la cible YA/romance (alors qu’il n’y en a quasiment pas) avec une ré-écriture de conte de fées comme il y en a un paquet dans ces genres. Sauf que les deux mentent par omission. Je ne connaîtrais pas l’autrice, je ne m’y serai jamais intéressée dans un cas comme dans l’autre alors que je fais clairement partie de la cible.
Et puis, je ne sais pas quel éditeur français pourrait s’y intéresser pour être honnête. 🧐
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Ha oui je vois en effet, ça parait mal barré
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