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Empire of Vampire T.1/3

de Jay Kristoff | ed. Harper | Fantasy | 1/3 | VO | 736 pages

4è de couv

It has been twenty-seven long years since the last sunrise.

For nearly three decades, vampires have waged war against humanity; building their eternal empire even as they tear down our own. Now, only a few tiny sparks of light endure in a sea of darkness.

Gabriel de León last remaining silversaint – a sworn brother of the holy Silver Order dedicated to defending the realm from the creatures of the night – is all that stands between the world and its end.

Now imprisoned by the very monsters he vowed to destroy, the last silversaint is forced to tell his story. A story of legendary battles and forbidden love, of faith lost and friendships won, of the Wars of the Blood and the Forever King and the quest for humanity’s last remaining hope:

The Holy Grail.

Mon avis

Je n’avais encore jamais lu l’auteur avant ce livre, aucune de ses précédentes parutions ne m’ayant tenté. Mais ça faisait une éternité que je n’avais pas vu passer d’histoire de vampires sans que ce soit du YA ou de la Paranormal Romance qui ne sont pas vraiment mes genres de prédilection 😅. Là, on me promettait une Fantasy adulte, épique et gore avec de vrais vampires dedans. Evidemment que j’étais partante !

Empire d’Elidaen. Voilà 27 ans que le ciel s’est obscurci à jamais, plongeant le monde dans le chaos et permettant la montée en puissance des vampires et autres créatures de la nuit. Face à eux, l’Ordre d’Argent et ses Silversaints, des chevaliers hors norme taillés pour trucider de la bestiole à sang froid.
Au moment où l’histoire commence, le plus fameux d’entre eux, Gabriel de León, a tué le Roi Eternel mais en vain. Le monde appartient toujours aux ténèbres et une nouvelle Reine Eternelle est sur le trône. De León quant à lui est sur le point d’être exécuté. Mais avant, il doit raconter toute sa vie à Jean-François, l’historien de service. Une tâche qu’il va effectuer bien malgré lui et en s’amusant à sauter d’une époque à une autre.

Allez, on va sortir tout le négatif comme ça, ça sera fait 😆. Car oui, il y a pas mal de choses qui m’ont sérieusement fait lever les yeux au ciel. En fait, j’ai retrouvé absolument toutes les critiques que j’ai pu lire sur Jay Kristoff : humour bourrin/sexiste, misogynie, des métaphores incompréhensibles et 99% du temps sexuelles, etc. Au bout d’un moment (et le fait que ça soit en anglais a pas mal aidé) je ne faisais plus attention. Je pense que mon esprit caviardait tous ces passages automatiquement.
Pour être honnête, je savais qu’il y avait un grand risque que je rencontre tout ça. Je suis donc entrée dans ma lecture en connaissance de cause et j’étais prête à compartimenter (c’est ce qui m’a permis, d’ailleurs, d’apprécier tout le reste). Le soucis c’est que c’est hyper répétitif et sur plus de 700 pages, même avec la meilleure volonté du monde, c’est usant. Par exemple, les échanges entre Gabriel et Jean-François sont toujours les mêmes, à base de « well fuck my face » et autres réparties très matures du même tonneau.
Et c’est sans parler de tout ces termes français pour faire… cool, j’imagine ? San Michon, Claudette, Lafitte… ça me sortait de l’histoire constamment. Bref. On aurait pu s’en passer. 🙄

Cela m’énerve d’autant plus qu’une fois qu’on a dégagé tout ça, on a une bonne histoire de vampires qui, sans révolutionner le genre, a le mérite d’être très prenante et divertissante (et de n’être ni un YA ni de la paranormal romance). Les quelques 700 pages sont vite passées grâce notamment à une écriture agréable et très efficace.
Ce qui a aidé aussi c’est que je me suis immédiatement attachée au personnage principal. Gabriel de Léon est un gros connard aigris qui en veut à Dieu et au monde entier mais qui a toutes les raisons de l’être. J’ai adoré le suivre et le voire devenir cette machine à tuer tout en sachant, grâce aux différentes temporalités des récits, qu’il va tomber de très haut et que ça va faire très mal. D’ailleurs ce mélange de timeline apporte beaucoup de dynamisme, ce que j’ai grandement apprécié. Les autres protagonistes sont intéressants mais malheureusement (ou heureusement) pas attachants au point de les pleurer lorsqu’ils disparaissent. Car oui, il se la joue un peu G.R.R. Martins à ce niveau-là 😅.

Côté vampires, Jay Kristoff ne les romantise pas, ceux sont des monstres à visages humains avec zéro conscience ou sentiments et tout l’appétit, la sexualité, la cruauté et la léthalité qui les ont toujours caractérisé à mes yeux (donc, pas de paillettes ni d’êtres torturés incompris n’attendant que l’âme soeur). Bien !

L’univers est solide et bien développé, même si beaucoup d’éléments sont familiers et on sent (parfois trop) les diverses influences de l’auteur. C’était très difficile de ne pas penser au Sorceleur par exemple (entre autres). J’aurai aussi aimé plus de politiques et un peu moins de vampires-zombies, mais soit 🤷🏻‍♀️. Une autre chose que j’ai apprécié, c’est la vision de la religion. On est dans un univers régit par la religion catholique même si elle n’est nommée autrement. Une religion du Dieu unique donc qui a exterminé les vieilles croyances païennes pour s’imposer. On a donc toutes les figures de cette croyance ainsi que toutes ses dérives (Inquisition, fanatisme, etc). Et on a un héros qui a perdu la foi. Ce qui entraîne des réflexions très intéressantes sur le sujet 👍.

Dans l’ensemble, c’était bien équilibré entre la période d’apprentissage à Kaer Morhen San Michon (punaise, je ne m’en remets toujours pas de ce nom…🤣), les mini missions de débutants, la quête du Graal qui viendra beaucoup plus tard et le présent. Tout se met en place tout seul et, si on met de côté tous les aspects négatifs déjà mentionnés, on passe un bon moment. Encore faut-il y arriver 😅.

Dernière petite chose, si la couverture est une tuerie (grâce à Kerby Rosanes), les illustrations intérieures de Bon Orthwick, tout en étant très quali, font beaucoup trop YA et lisses à mon goût. Elles cassent complètement le côté sombre et gore du truc et j’avoue ne pas comprendre leur présence.

Donc, niveau Fantasy épique avec vampires sans prise de tête/pure divertissement, ce bouquin a très bien fait le job mais malheureusement ses défauts ont pris le dessus en ce qui me concerne. Des défauts qui pourront être très rédhibitoires selon votre profil. De ce que j’ai compris des différents retours que j’ai pu lire, si vous avez aimé les précédents ouvrages du monsieur (notamment Nevernight), ça devrait très bien se passer. Si ce n’est pas le cas, ce tome ne vous fera pas changer d’avis 😁. De mon côté, je ne ressens pas le besoin ni la curiosité de lire la suite et si vous avez des recommandations de bonnes histoires de vampires (pas YA, ni romance, ni Anne Rice), je suis preneuse 😄.


D’autres avis

13 réflexions au sujet de “Empire of Vampire T.1/3”

  1. Ouf, je m’attendais à pire après en avoir parlé avec toi, ça va. C’est juste son style par moment (un peu trop) qui semble t’avoir dérangé mais le fond est totalement passé. Alors vu que j’ai aimé Nevernight et que je n’ai pas ressenti de gêne en le lisant, je me dis que ça devrait aller ><

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  2. Vu les défauts que tu mentionnes, je suis finalement contente d’avoir craqué pour la VO parce qu’en français, cela aurait été rédhibitoire. Sinon, je pense que je vais accroché au personnage et au mélange des temporalités, classique mais toujours efficace !

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