
de Lauren BEUKES | ed. Presse de la Cité | Inclassable | 350 pages
4è de couv
Dans ce roman visionnaire, lauréat du prix Arthur C. Clarke en 2011, Lauren Beukes offre sa vision hallucinée de Johannesburg.
Ancienne journaliste et ex-junkie, Zinzi habite Zoo City, un quartier de Johannesburg peuplé de criminels obligés de vivre avec un animal à leur charge. Si l’animal meurt, son propriétaire aussi. » Animalée » après la mort de son frère dont elle se sent responsable, Zinzi est affublée d’un paresseux symbiotique qui a élu domicile sur son dos. Elle survit grâce à des arnaques Internet et à son talent pour retrouver les choses perdues – mais également les personnes disparues, une activité fort lucrative qu’elle déteste pourtant.
Lorsqu’un producteur célèbre lui demande de rechercher une pop star dont on est sans nouvelles, Zinzi, à cours d’argent, accepte cette mission à contrecœur. Elle espère cependant tenir là son billet de sortie de Zoo City. Au lieu de cela, elle s’enfonce plus encore dans les bas-fonds du ghetto…
Mon avis
Zoo City est de ces livres que l’on adore ou que l’on déteste, tant il est particulier, étrange et inclassable. L’ensemble m’a beaucoup rappelé China Miéville dont je n’ai lu que The City & the City et dont je n’avais pas du tout aimé l’écriture mais apprécié l’étrangeté. Là, je retrouve la même bizarrerie mais avec un style qui me plait d’avantages. L’ensemble n’est pas parfait mais l’autrice a réussi à m’embarquer dans cette ville de Johannesburg « futuriste » et pourtant si actuelle.
Comme dans The City & the City, on est jeté dans l’univers de l’autrice sans explications. C’est un peu raide mais j’ai été à bonne école avec China Miéville donc ça s’est plutôt bien passé pour moi, mais ça ne sera peut-être pas le cas de tout le monde. Au fur et à mesure du récit, on va apprendre qui est Zinzi, la jeune femme animalée dont on suit les péripéties. à travers des extraits d’articles et d’interviews qui viennent entrecouper le récit, on apprend qui sont les animalés, ces personnes ayant commis un crime et qui se retrouvent affublées d’un animal dont elles ne pourront jamais se séparer et qui leur donnera un pouvoir spécifique. Dans le cas de Zinzi, il s’agit d’un paresseux hyper attachant et son pouvoir est de retrouver les objets perdus. Les choses vont donc se mettre en place mais il restera pas mal de zones d’ombres comme l’origine du Contre-courant, cette force surnaturelle qui est à l’origine des animalés. Et ça, c’est hyper frustrant.
Le gros point faible de ce roman, c’est son intrigue principale. Zinzi va devoir accepter de retrouver une jeune chanteuse pop disparue et donc cette enquête sera le prétexte pour nous faire découvrir l’univers de Zoo City et en apprendre d’avantages sur notre héroïne. Je vais être franche, cette intrigue est inintéressante au possible et son dénouement franchement décevant.
Non, la vraie richesse de ce roman, c’est l’univers, cette ville cruelle et généreuse, ceux sont les personnages, tellement vrais et attachants et c’est la plume de l’autrice qui dit les choses sans les enjoliver ni tomber dans la vulgarité ou la froideur. J’ai adoré le Johannesburg de Lauren Beukes. Sa façon de décrire la culture, l’atmosphère et la violence ordinaire de cette ville et de ses habitants m’a scotché. Ajoutez à ça, des personnages bien campés. Zinzi est une de ces rares héroïnes qui ne tombent pas dans un cliché, qui sonnent vrai. Elle n’est ni bad-ass, ni gnangnan, ni torturée. C’est une femme qui vit avec son passé enroulé autour d’elle sous la forme d’un gros paresseux grincheux et qui accepte ce qu’elle est, et qui, pour être franche, n’a pas vraiment le temps de s’apitoyer sur elle-même, pas si elle veut survivre dans cette ville. Pour avoir connu quelqu’un qui a vécu en Afrique du Sud, lire Lauren Beukes m’a replongé totalement dans ses récits et ça, pour moi, c’est précieux.
Donc si vous aimez vos enquêtes bien ficelées, solides et originales, passez votre chemin. Mais si vous aimez l’étrange, le particulier, que vous avez envie de vous balader dans autre chose qu’une ville européenne lue et re-lue, si vous préférez l’univers à l’histoire, avec des personnages authentiques en bonus, la ballade en vaut la peine. En plus, c’est une lecture courte et dépaysante qui se faufilera facilement entre deux pavés 😇😄.
J’ai été relire mon propre avis – quelle bonne idée d’écrire ses impressions de lecture pour s’en souvenir plus tard, c’est un bon concept je crois, on pourrait en faire quelque chose 🤭 – et je suis en accord avec toi sur à peu près tout, sauf peut-être que j’ai eu moins de mal à rentrer dedans. Très content que tu aies apprécié, vive Lauren Beukes et vive les livres différents. ^^
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Tout à fait d’accord ! Vive les livres inclassables !! 🤩🧡 (et celles/ceux qui écrivent leurs impressions de lecture 😂)
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Ah ben du coup me voilà bien embêtée. J’aime les enquêtes bien ficelées mais aussi l’étrange. Bon, on verra à l’occasion s’il croise ma route.
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Ah flûte, moi qui pensais aider à trancher avec ça 😅. Désolée 🤣.
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