
de China Miéville | ed. Pocket | Fantastique/Polar | 479 pages
4è de couv
Deux villes, un seul territoire … Besźel et Ul Qoma se partagent un labyrinthe de rues enchevêtrées, s’ignorant mutuellement. Le passage de l’une à l’autre, un simple regard même, implique l’intervention d’une milice transnationale et omnipotente. Côté Besźel, l’assassinat d’une jeune étudiante en archéologie va mettre le feu aux poudres …
En charge d’une enquête délicate, entre secrets d’histoire et brouillard juridictionnel, l’inspecteur Borlù avance en terrain miné …
Mon avis
Vous voyez cette 4è de couverture ? C’est elle qui m’a donné envie de lire ce livre. J’adore l’idée de villes jumelles, de ville dans la ville, d’espace liminale où rien n’est ce qu’il parait et où tout peut arriver. C’est ce que me promettait cette 4è de couverture avec, en bonus, un meurtre à résoudre ET la découverte d’un auteur que l’on m’assurait absolument génial.
Je peux ne pas aimer certains aspects d’un roman mais, la plupart du temps, ces derniers seront toujours contrebalancés par des choses plus positives. Ici, il n’y en a eu qu’une : l’idée de ces deux villes superposées l’une sur l’autre, s’ignorant ostensiblement. Et malheureusement, cette merveilleuse idée s’est heurtée à beaucoup trop d’écueils.
L’histoire se déroule dans un monde qui est le nôtre, notre monde, notre temporalité. Ce n’est pas quelque chose que j’apprécie généralement dans mes lectures SFFF. Je préfère être transportée ailleurs. Mais soit, pourquoi pas ! On se retrouve dans deux villes d’Europe de l’Est, non pas séparées par une frontière visible et concrète comme un mur, mais superposées l’une sur l’autre. Elles s’entrevoient, partagent le même espace, les mêmes rues et pourtant, les deux villes vivent une sorte de statut quo au parfum de Guerre Froide. Chaque peuple (à la culture bien marquée) doit absolument s’ignorer sous peine de créer une Rupture, la chose la plus terrible qui puisse arriver. Afin d’éviter cela, un chapelet de tabous s’est créé, tous aussi absurdes les uns que les autres, emprisonnant ces deux humanités partageant le même espace et la même Histoire. L’idée et le message sont très forts et j’aurais vraiment aimé qu’une plume différente leur donne vie.
C’est mon premier livre de China Miéville donc je ne sais pas si c’est tout le temps comme ça ou si c’est dû à la traduction… mais je n’ai pas du tout aimé son style. Et c’est sans parler des « putain de merde » et autres joyeusetés qui agrémentent la majorité des dialogues. Croyez-moi, je ne suis pas allergique à ce type de langage, mais là, ça me semblait lourd, forcé et au final, juste pénible. Il y a également le fait que l’auteur nous lâche sans explication dans cet univers totalement absurde. J’ai trouvé ça plutôt raide de sa part et il m’a bien fallu une centaines de pages à m’accrocher tant bien que mal pour enfin trouver mes repères et plus qu’un minimum d’intérêt à ce qui se passait dans l’histoire. C’est quelque chose que j’aurai pardonné sans problème si j’avais au moins pris du plaisir à ma lecture, ce qui n’a pas été le cas. Bien que je pouvais deviner ces deux ambiances qui s’entre-mêlées dans leurs brouillards et leurs fumées, je ne me suis à aucun moment sentie transportée dans ces villes. Il y avait tellement matière à faire pourtant, mais non, elles n’ont pas pris vie. L’auteur a préféré se concentrer sur les rouages politiques et sur l’intrigue au détriment de l’aspect fantastique pourtant promis et finalement très peu exploité.
Car après tout, il s’agit aussi d’un polar, un genre que j’aime particulièrement. On suit un inspecteur de Besźel qui doit résoudre le meurtre d’une jeune femme et dont l’enquête alambiquée va le conduire dans Ul Qoma, l’autre ville. C’est à travers ses yeux que l’on découvre toutes les subtilités et la complexité de vivre dans ces deux lieux. Mais là encore, c’est la déception. Notre héros n’a malheureusement aucune personnalité et les autres personnages ne sont guère plus captivants. Difficile donc de s’attacher et/ou de se soucier de ce qui leur arrive. L’intrigue, quant à elle, est intéressante mais laborieuse avec tout de même quelques montées en puissance où je n’ai pas vu le temps passé. Mais ça n’a malheureusement pas été suffisant pour me captiver.
Là où un Patrick Rothfuss a su me transporter avec du classique de chez classique par ses talents de conteur, Miéville avec une idée pourtant forte, belle et originale en a été incapable. Je suis vraiment déçue de cette lecture qui était, sur le papier, très prometteuse. Je retenterai ma chance, malgré tout, avec Perdito Street Station que je me suis offert il y a quelques semaines, histoire d’enfoncer le clou… ou pas. On verra !
Mais même s’il ne m’a pas convaincu, ce livre a tout de même des qualités qui pourront ravir certains d’entre vous donc n’hésitez pas à lire des extraits (ce que j’aurai dû faire ^^’) et à plonger ou non.
Si j’en crois mon ancien moi, j’avais apprécié le côté polar mais je n’avais jamais réussi à rentrer pleinement dans l’univers. L’idée est innovante, mais l’application… Je mettais ça sur mon manque d’expérience dans le genre à l’époque, mais finalement peut-être pas. ^^’
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Cela me confirme qu’il faut se faire d’avantages confiance ^^. Nous sachons ! XD (enfin… Griaule sait… wink wink)
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J’avais pas aimé Kraken donc j’ai rangé cet auteur dans les « pas pour moi » depuis un moment
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C’est sûre que je n’insisterai pas si je n’avais pas déjà « Perdito Street Station » 😅. Peut-être que ça passera mieux en anglais… ? 👀
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Pareil que toi, sur le papier : excelelnte idée au réulstat, pas transportée
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C’est ça… -_-‘
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