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Les jardins de poussière

de Ken Liu | ed. Le Bélial | Recueil | Science-Fiction | 206 pages

4è de couv

« Les yeux fermés, j’imagine les photons rebondissant entre les particules de poussière. J’imagine leurs chemins sinueux le long du dédale de surfaces vives, les pièges, les impasses, les culs-de-sac, les chausse-trappes. J’imagine Cigale qui accomplit sa rotation sous les étoiles, modifiant l’angle des rayons du soleil sur les panneaux. J’imagine les couleurs, changeantes, chatoyantes. Une nouvelle façon de voir… »

Mon avis

Les jardins de poussière, recueil de 25 nouvelles, est mon ticket d’entrée dans le monde fascinant de Ken Liu, auteur américain aux origines chinoises. Les critiques que j’ai lu de lui (toutes oeuvres confondues) étaient dithyrambiques et me confortaient dans le fait que j’allais passer un excellent moment. La superbe couverture et la 4è de couverture allaient dans ce sens. Au risque donc de me faire piétiner par une horde de fans en furie, je reste assez mitigée ne sachant pas trop ce qui m’est arrivé dans ce grand huit.

Ken Liu bouleverse tellement de gens que, clairement, c’est moi qui passe à côté de quelque chose. Cela ne vient pas des thèmes abordés qui me tiennent très à coeur : tout le spectre des relations parents-enfants, la notion d’héritage, du respect ou non de ce dernier, la place de l’évolution technologique dans tout ça et ce qu’on est prêt à sacrifier (ou pas) pour elle, la confrontation entre différentes cultures, etc.

Certaines nouvelles (comme Long-courrier) me sont clairement passées au-dessus de la tête. Mais le goût amer que la plupart de ces histoires peuvent laisser dans leur sillage me plait. Je n’ai aucun problème à être déstabilisée, mal à l’aise ou dégoûtée (même si, franchement, je préfère éviter d’éprouver ça dans mes lectures). Notre futur abordé dans ces nouvelles est terriblement perturbant, fascinant et à portée de main (façon Black Mirror). Il est certain que je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi dur, mais ce n’est pas une raison suffisante pour me distancier d’une oeuvre.

En fait, j’ai trouvé la plume de l’auteur extrêmement froide. Même lorsqu’il s’agissait de moments émouvants, je ressentais un détachement clinique qui ajoutait à mon malaise. Si c’était une volonté de l’auteur que je n’ai pas saisi pour déstabiliser le lecteur, alors bravo, c’est une totale réussite. Bien que dans mon cas, cela m’a totalement éjecté de l’oeuvre.

Cependant, il y a des nouvelles qui ont réussi à me toucher comme Jardin de Poussière, la Fille cachée, Bonne chasse ou Noeuds.

Je pense que le succès de cet auteur est entièrement mérité. Sa façon d’aborder l’humanité et son futur proche est fascinante et mérite qu’on se laisse emporter par elle. Je tenterai peut-être une autre excursion.

8 réflexions au sujet de “Les jardins de poussière”

  1. *fais barrage à la horde de fans en furie*
    Je suis sûrement un peu moins négatif que toi, mais je suis aussi en-dessous de la hype concernant Ken Liu. J’avais trouvé « La Ménagerie de papier » d’un bon niveau général, mais rien d’exceptionnel, pas de coup de cœur et pas à la hauteur de l’engouement qui semble en effet assez général. Et j’ai des souvenirs un peu similaires sur l’écriture « froide ».
    Je comptais lire ce recueil à l’occasion en espérant enfin rentrer dans le rang, mais du coup je suis un peu moins motivé. ^^’

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  2. Je suis aussi dubitatif sur les éloges vers Liu, après avoir lu les deux UHL et la grâce des rois, je suis loin de crier au génie. Mais j’ai lu aucun de ses deux recueils.
    Je partage ton sentiment de froideur (froidure ? frigidaire ?)

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  3. Je visite ton blog par hasard (ricochet depuis un autre blog) et ta critique m’a donné envie de réagir. Je fais certainement partie de cette « horde de fans en furie » parce que Ken Liu m’a permis de me réconcilier avec le format nouvelle et la SF, deux genres avec lesquels je n’étais auparavant pas très à l’aise.
    Cela dit… j’avais vraiment adoré « La Ménagerie de papier », mais j’ai beaucoup plus de mal à entrer dans « Jardins de poussière ». J’y trouve aussi cette froideur dont tu parles, que je n’avais pas autant ressentie dans son premier recueil.
    De même, pour les deux UHL, je n’ai pas vraiment accroché au « Regard », mais « L’Homme qui mit fin à l’histoire » m’a vraiment bouleversée – même s’il m’a fallu le lire deux fois pour m’en rendre compte.
    J’espère que tu auras l’occasion de découvrir « La Ménagerie de papier » et que certains de ses textes te plairont (je te conseille en particulier la lecture de la nouvelle éponyme, de « Trajectoire » ou encore du « Golem au GMS » qui est plutôt drôle dans mon souvenir).

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  4. Si jamais tu n’étais pas au courant : « Bonne chasse » a été adaptée en court-métrage d’animation dans la série Love death + robots dispo sur Netflix. Il faisait partie de mes 3 courts préférés parmi les 19 de la saison.

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