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Nicolas Eymerich, inquisiteur

de Valerio EVANGELISTI | ed. La Volte | Inclassable | 208 pages

4è de couv

L’épitaphe de l’authentique Nicolas Eymerich, dominicain nommé Inquisiteur Général d’Aragon en 1357, évoque sa personnalité : « prédicateur de la vérité, inquisiteur intrépide, docteur de premier ordre ».
Sous la plume de Valerio Evangelisti, le magister Eymerich, détective d’une redoutable efficacité, doté d’un tempérament implacable, enquête sans faillir sur les phénomènes aberrants. Le premier volet de ses aventures décrit sa fulgurante accession au plus haut des pouvoirs de son temps. Grâce à une conviction aussi manichéenne qu’inébranlable, l’Inquisiteur combat sans vergogne ce qu’il ne comprend pas, car il doit faire face à des apparitions dans le ciel et des naissances monstrueuses qui effraient les villageois.

Au XXIIe siècle, un vaisseau envoyé dans le passé à la recherche d’une mystérieuse relique religieuse rate sa cible et se retrouve à proximité du lieu où officie l’Inquisiteur, tandis qu’à notre époque, un jeune homme nommé Frullifer tente, tant bien que mal, de défendre une thèse révolutionnaire sur une science énigmatique : la psytronique.

Le talent de l’auteur est de nouer ces trois histoires et trois temps différents, jusqu’à les entremêler, là où le futur ouvre de nouvelles perspectives sur le passé. Grâce à une écriture efficace, des dialogues d’une noirceur mordante et une cadence effrénée, Valerio Evangelisti revitalise la littérature de l’imaginaire, dans un curieux mélange d’histoire, d’horreur et de science-fiction.


Mon avis

Ma curiosité a une nouvelle fois frappé et m’a mis ce roman entre les mains. Sans avoir lu la 4è de couverture, je savais vaguement que je suivrai les enquêtes d’un inquisiteur espagnol et de ce fait, je n’étais pas du tout prête à ce qui m’attendait vraiment. Autant vous dire que lorsque j’ai ouvert le livre pour me retrouver en 2194 à bord de l’astronef Malpertuis, ça m’a fait tout drôle 😅.

Nous allons suivre dans ce roman (comme l’explique très bien la 4è de couv’ pour celles/ceux qui la lise 👀) trois points de vue, dans trois temporalités différentes.
On a Nicolas Eymerich, le nouveau Grand Inquisiteur d’Aragon (1357), en prise avec un culte païen. Le personnage est détestable à souhait et représente l’Inquisition dans toute sa froideur implacable et sa démesure.
Puis, on suit le témoignage d’un personnage anonyme embarqué en l’an 2194 à bord de l’astronef Malpertuis. Le but du voyage est très obscure et pas très légale mais servira à nous introduire au concept de la psytronique (un procédé de voyage dans l’imaginaire… Ne me demandez pas, je n’y ai rien compris).
Et enfin, on a des extraits d’un livre pseudo-scientifique d’un certain Frullifer, inventeur du concept de psytronique, apparement à notre époque.
Ces trois POV vont s’alterner tout le long du récit pour finalement se rejoindre par je ne sais quel miracle.

C’est définitivement un roman étrange dont les différents éléments tiennent ensemble par ce qui me semble être l’opération du Saint Esprit. Sérieusement, tout le long de ma lecture j’avais cette fascination morbide que l’on peut avoir face à un accident : comment est-il arrivé à tout faire tenir ensemble…? Aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai apprécié ma lecture. L’intrigue que suit Eymerich est passionnante et c’est cette partie-là du roman qui m’a fait aller jusqu’au bout. Ce qu’il se passe sur le Malpertuis est aussi intéressant mais de manière plus vague et distante. On est comme le personnage que l’on y suit : on ne sait rien de ce qui se trame vraiment et on ne saura rien jusqu’au dernier moment. Et que dire de la partie de Frullifer qui se veut indigeste et qui y réussit très bien ? Du peu que j’ai compris, cet homme essaie de nous vendre une explication scientifique aux phénomènes d’égrégores. L’intérêt de cette thèse se révèlera tout doucement mais ne m’a pas franchement convaincue (et pourtant la suspension d’incrédulité, ça me connait).

Ce roman est une bizarrerie totale, un mariage improbable et curieux entre de la fiction historique et de la SF. Nicolas Eymerich, notre Sherlock Holmes inquisiteur de service, en est, pour moi, le seul vrai intérêt. Je pense continuer ses aventures juste par curiosité pour lui (oui, toujours la même) mais je reste très circonspecte face à ce mélange. Ce livre aura au moins eu le mérite d’être totalement inattendu.

6 réflexions au sujet de “Nicolas Eymerich, inquisiteur”

  1. C’est un mélange complètement improbable et dingue. Et ce qui est encore plus improbable, c’est que ça fonctionne plutôt bien – même si clairement l’inquisiteur est le vrai centre d’intérêt. ^^
    Cela dit, je n’ai jamais poursuivi avec le deuxième volume et je n’en ressens pas particulièrement l’envie – même si à me relire, j’ai plus apprécié que ce dont je me souviens aujourd’hui. Peut-être que tu me feras changer d’avis si tu poursuis ta découverte. ^^

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