Akio Tanaka (scénario+dessin)
Traduction de Marina Bonzi
T.1-4/9 | ed. Shiba
Dispo en numérique
4è de couv
Saki est une jeune lycéenne qui a tout perdu suite au tremblement de terre de 2011.
Sans famille et en décrochage scolaire, elle peine à trouver sa place…
Un soir d’été, elle rencontre par hasard le mystérieux propriétaire du River End Café. Intriguée par ce lieu nimbé de secrets, Saki va apprendre à y connaître ses habitués qui, le temps d’un café, viennent partager leurs joies et leurs peines.
Mon avis
L’histoire se déroule à Ishinomaki, plusieurs années après le tsunami de 2011 qui la frappa de plein fouet et laissa ses habitants profondément traumatisés. Parmi eux, la jeune Saki qui a tout perdu lors de ce drame et qui, pour une phrase malheureuse, se fait harceler à l’école depuis.
Lors d’une de ses errances/fuites, elle tombe sur un café qui vient de s’ouvrir au milieu de nulle part tenu par un homme bourru, mais qui l’accueille tel qu’elle est. Dans ce drôle d’endroit où elle viendra régulièrement travailler/aider, elle croisera de bien étranges personnages qui l’aideront, mine de rien, à panser ses cicatrices et à se trouver.
Cette série me touche énormément et ça se confirme à chaque nouveau tome. On est dans du tranches de vie, très contemplatif, drôle (l’humour est particulier) et en même temps douloureux/brutal (le paysage, les gens, la ville, tout le monde portent le poids du passage du tsunami et traînent son lot de fantômes). Le scénario est rythmé par les (més)aventures des clients, tous plus bizarres les uns que les autres, que Saki et le patron vont aider. Ces aventures auront très souvent un côté fantastique/horrifique, mettant en scène des créatures du folklore japonais.
L’auteur, lui-même natif de Ishinomaki, rend ainsi hommage à sa ville à travers ses contes/légendes, ses personnalités et son architecture. Il rend aussi hommage aux grands chanteurs de Blues (oui, moi aussi ça m’a fait bizarre au début 😅). Le patron du café est un grand fan du genre et il partagera cette passion avec Saki. La musique et le chant aideront notre héroïne, mal dans sa vie, à grandir. Autant que tous ces habitués tellement étranges qui deviendront sa famille de coeur. Sans oublier l’amertume du café 😊.
Petit warning cependant ! Il s’agit d’un seinen, donc, oui, on a une bonne dose de grivoiseries et de pervers façon Tortue Géniale/Nicky Larson (mais, pour une fois, ça sera avec des femmes réellement adultes/matures et pas des perso qui ont l’air d’avoir 10 ans, c’est toujours ça 😑). Donc, non, rien de chelou entre notre lycéenne et le patron du café. Mais, on a notre lot de mecs bavants devant des femmes à poil 😓.
Niveau style, je vous laisse juger. Perso, j’aime beaucoup même si ce n’est pas ce à quoi je suis habituée. Je trouve que ça colle hyper bien à l’ambiance et à l’hommage que le mangaka a voulu donné.
C’est donc une série (terminée au Japon avec 9 tomes) que je recommande pour cette alchimie si particulière pour un tranches de vie. Il y a une dureté dans ce manga, dans le trait, dans ce qu’a vécu (et vit) Saki, dans la façon dont le patron du café peut lui parler, qui est compensée par la profonde humanité du River End Café et de ses habitués.
Le graphisme me faisait douter mais avec les planches que tu as mis en extrait je dois dire que je suis profondément attirée. Merci beaucoup pour cette recommandation, je le mets directement dans ma wish list.
Avec plaisir ! C’est quand même assez particulier, mais j’espère que ça te plaira 😁.
Le premier tome m’a surpris plutôt agréablement, c’est (très) particulier mais il y a quelque chose. Le deuxième m’a aussi surpris, mais bien plus négativement. J’ai rarement vu un tome faire autant les montagnes russes au niveau de ses sujets, entre des choses hyper dramatiques et de la beauferie du plus bas étage. Vu ce que tu en dis ça a l’air de rester dans cette veine, donc je crois que je vais en rester là. Je te remercie, j’attendais justement ton avis pour m’aider à me décider. ^^
Ah oui ! C’est un truc que vais ajouter à l’article 😅. C’est très décousu, en effet. Et je comprends totalement que cet aspect + la beauferie (bien réelle, je ne sais pas comment je fais pour passer outre honnêtement) te rebutent. 😊
En lisant ton avis si enthousiaste, je me demandais pourquoi je n’avais pas lu ce titre, ça doit être à cause de ce côté grivoiserie, j’ai dû tomber dessus en feuilletant et me faire une mauvaise idée 😅
Il faudrait que je lui redonne sa chance car j’aime ce côté petite ville et fantastique.
Vas-y prudemment quand même 😄. J’ai relu les premiers tomes et je me suis dis, ah ouais c’est très rude et grivois tout ça ! 🙈 😆 Mais les autres aspects me gardent accrochée ^^.