
de Sarah Brooks | ed. Sonatine
Steampunk/Weird | 544 pages
4è de couv
» On dit qu’il y a un prix que doit payer tout voyageur s’aventurant dans les Terres oubliées. Un prix dépassant le simple coût d’un billet de train. «
XIXe siècle. Quels secrets renferment les Terres oubliées, ces vastes étendues entre la Russie et la Chine totalement coupées du monde ? La seule activité que l’on y connaisse est le passage du Transsibérien Express. Si la traversée est réputée dangereuse, les voyageurs ne manquent pas, tous attirés par les mystères et les légendes de ce territoire isolé. Malgré d’inquiétantes rumeurs à propos d’un accident survenu lors du dernier trajet, la compagnie l’assure, tout est désormais sécurisé. Et le prochain départ est là pour l’attester. À bord, les passagers s’installent, font connaissance. Mais si tout semble se présenter au mieux, certains ont des raisons particulières d’être là. Marya, par exemple, qui a l’impression qu’on lui cache la vérité sur la mort de son père, survenue peu après la dernière traversée. Ou bien Weiwei, l’enfant née dans le train, qui en connaît chaque recoin et secret par coeur. Sans oublier la mystérieuse Capitaine, dont la discrétion confine à l’invisibilité. Alors que le Transsibérien Express commence sa course folle, des événements d’abord imprévisibles, puis très vite incontrôlables, se produisent.
Défiant tous les genres, de l’aventure à l’horreur en passant par le thriller historique, Sarah Brooks nous offre avec ce premier roman subjuguant un voyage plein de mystères et de suspense. Un régal de lecture qui nous rappelle à quel point la littérature peut être magique !
Mon avis
Je sors de cette lecture plutôt partagée. Les idées de Sarah Brooks sont excellentes avec ce mélange d’uchronie steampunk et d’ambiance lovecraftienne. Mais si elle positionne son récit à la croisée de plusieurs genres (et nous adorons ça, n’est-ce pas), j’ai trouvé qu’elle n’allait pleinement dans aucun d’eux. Ce que j’ai trouvé très frustrant. Heureusement qu’il y avait les Terres oubliées et leur beauté vénéneuse et weird.
On est aux portes du 20è siècle, Moscou va accueillir l’Exposition universelle, le monde bourdonne d’une humanité conquérante. Sauf qu’il y a plusieurs années, quelque chose s’est réveillé au coeur d’une Sibérie surexploitée par les forages. Une mutation qui a profondément transformé tous les êtres vivants jusqu’aux paysages. L’homme a alors fait ce qu’il a toujours fait : il a érigé des murs impénétrables tout autour du problème. Les Terres oubliées étaient nées.
Seul un train unique en son genre est capable de traverser ce désert blanc afin de transporter le plus rapidement possible de précieuses marchandises entre Pékin et Moscou, mais aussi quelques passagers bien téméraires. Car la traversée comporte son lot de risques même si le Transsibérien Express est, la Compagnie nous l’assure, impénétrable. Le Guide du voyageur prudent dans les Terres oubliées de l’explorateur Valentin Rostov nous a d’ailleurs prévenus : poser ses yeux sur les Terres oubliées, c’est être changé à jamais.
L’histoire va suivre trois personnages lors d’une traversée assez particulière. Une jeune Russe en deuil voyageant sous un faux nom et cherchant à comprendre le drame qui s’est déroulé lors de la précédente traversée. Un naturaliste anglais déchu et fanatique bien décidé à récupérer des spécimens des Terres oubliées afin de retrouver sa gloire d’antan. Et Weiwei, une enfant née lors d’une traversée et restée depuis.
Avant tout, je pense qu’il est important d’embarquer dans ce voyage avec les attentes adéquates. La majorité des avis négatifs que j’ai pu lire proviennent de là et cela promet d’être compliqué vu la nature même du récit. Il ne s’agit ni d’un roman d’aventures/exploration, ni d’un Agatha Christie, ni d’un roman gothique lovecraftien, ni d’un thriller. Il y a un peu de tout ça, mais en même temps, rien de tout ça 😅. Je m’explique.
Alors, oui, on est dans un huis clos étouffant avec ces moments « d’horreur » et avec, pour un des perso, un mystère à résoudre (ce qui s’est passé lors de la précédente traversée) et c’est certainement la partie qui m’a aidé à m’accrocher durant les moments les plus laborieux. Pour le reste, on est surtout témoin de l’affrontement entre l’Homme représenté par le train (sa hiérarchie interne, son hermétisme, son arrogance, sa cupidité, ses croyances, sa force brute, sa volonté de tout dépiauter pour tout mettre dans des petites cases, etc) et ce qu’il ne comprend pas, la nature sauvage, changeante, l’Autre de l’autre côté de la vitre. Une terre mutante qui va progressivement s’insinuer dans le train.
Si l’histoire commence comme un Agatha Christie, elle vire progressivement et sûrement en un Jeff VanderMeer 😆. Le passage de l’un à l’autre, avec un rythme très (trop?) lent, risque d’en perdre plus d’un. Donc, préparez-vous, la traversée va être longue et contemplative, mais le voyage a, malgré tout, ses bons moments 😁.
Je suis très intriguée par ce livre, l’avis que tu en donnes me donne très envie de le découvrir !
Il a de très bonnes idées et une chouette ambiance. C’est à découvrir 😄.
C’est difficile de savoir pour quel type de lecteurice il est du coup, c’est pas clair. Ça me fait une bonne excuse pour ne pas tenter l’aspect weird-horrifique, ça m’arrange un peu finalement. ^^
Je suis tentée mais malgré ton avertissement j’ai peur d’avoir des attentes qui finissent par rendre le récit décevant car quand même en voyant la couverture ça promet certaines choses. Je vais donc attendre la version poche pour limiter les risques et essayer de bien me rappeler ton avertissement car quand même ça reste bien intriguant ^^
MMh, ça a l’air un peu étrange tout ça. Pas pour moi je pense.