Adulte, Fantastique, Lectures, Oneshots

Horrorstör

de Grady Hendrix | ed. Milan
Horreur | 240 pages

4è de couv

Il se passe quelque chose d’étrange au magasin de meubles d’Orsk à Cleveland, en Ohio. Ces derniers temps, les employés découvrent, en arrivant le matin, des étagères Kjërring démontées, des piles de gobelets Glans renversées, des armoires Liripip fracassées…
Les ventes sont en berne, les responsables de rayon en panique : les caméras de surveillance ne montrent rien d’anormal.

Pour lever le mystère, une équipe de trois employés se retrouve engagée pour rester sur place toute une nuit. Au coeur de l’obscurité, ils arpentent les allées du showroom désert, courent après d’inquiétants bruits et finiront pas se confronter aux pires horreurs…

Une histoire de maison hantée qui prend place dans un décor contemporain : « Horrorstör » a pour trame de fond une critique cinglante de la société de consommation.


Mon avis

Découvert avec son très bon The Final Girl Support Group, Grady Hendrix continue de me divertir avec ce livre-concept très original dans la forme et très satirique sur le fond. L’enfer s’appellerait donc Ikéa Orsk ? 😁

Je ne vais pas vous refaire la 4è de couv’ qui dit très bien les choses. On est dans un pseudo-Ikéa avec tout le blabla bullshit bien corporate et brainwashing assener à ses employés. Un blabla qui reviendra à des moments les plus inopportuns possibles (comme lorsqu’une employée se fera attacher à une chaise par des êtres maléfiques et qu’elle en reconnaitra le modèle et ses particularités 😆). La justesse de la satire est effrayante et c’est là que réside principalement l’horreur. Il y a en plus ce petit côté léger propre à l’auteur qui, comme le dit un des personnages, rappelle un épisode de Scoobidoo. Mais la critique est là, qu’elle vise notre hyperconsommation ou l’essorage inhumains des employés de ces grandes enseignes sous couvert d’un discourt ultra méga positif. Le fameux discourt bien hypocrite de la « grande famille » que j’ai entendu dans TOUTES les boîtes où j’ai bossé 🙄.

Le bouquin a été traduit chez les éditions Milan, un éditeur jeunesse, ce qui m’a beaucoup surprise car, même si ce n’est pas le bouquin le plus gore que j’ai pu lire, ça reste quand même de l’horreur 🤔. Et puis, en me renseignant un peu, j’ai vu qu’il faisait partie d’une ancienne collection destinée aux adultes qui ne semble plus exister aujourd’hui. D’ailleurs, ce livre n’est trouvable que d’occasion (à des prix encore raisonnables).

Côté scénario, sans être mauvais, ça reste du déjà lu/vu. Visiblement, l’auteur a tout donné dans le concept, il s’octroie donc des petites facilités sur le reste XD. Cela ne m’a pas gêné plus que ça, mais ça ne sera peut-être pas le cas de plus grands férus d’horreur. Néanmoins, ma lecture a été divertissante, je l’ai lu d’une traite, mais ce que j’en garderai surtout sera l’objet-livre qui est absolument génial. Le truc est pensé comme un catalogue Ikéa qui progressivement tourne mal avec des meubles de torture ^^’. Je retiendrai aussi le discours bien spécifique de l’enseigne que l’auteur a très bien su saisir et détourner. On aime ou pas, mais j’ai trouvé ça très bien fait.

Donc c’est un texte qui parlera beaucoup, je pense, à celles/ceux qui ont bossé dans ce genre d’environnement. Je conseillerai d’y aller surtout pour la satire, pour l’objet-livre absolument dément, mais pas spécialement pour l’horreur ni le scénario.

15 réflexions au sujet de “Horrorstör”

  1. Mais ca fait trop envie… et l’histoire et l’objet livre !
    Il faudrait que je regarde comment est l’édition originale, et puis pour quelqu’un qui fait des manuels de montage, ça parait presque une obligation de lire ça 😉

    Bisous

    1. 😂 J’espère qu’il te plaira ! De ce que j’ai vu de la VO, la VF est restée très fidèle dans la mise en page. Donc ça devrait être aussi chouette 😄. Bon montage ! XD

  2. La première fois que j’ai entendu parler de ce livre, j’ai cru que c’était genre un thriller horrifique dans un magasin Ikea. En fait, non, mais ça a l’air quand même très sympa – surtout l’objet-livre, en effet !

  3. Ma femme, qui partage certains de mes goût mais cultive aussi les siens, a adoré ce livre aussi. Avoir bossé dans une grande enseigne semble aider à apprécier ce livre à sa juste valeur. Très jolie mise en page, en tous cas, je confirme !

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