Le Chœur des Dragons T.1 – Le Fléau des Rois

de Jenn Lyons | ed. Bragelonne
Traduction de Louise Malagoli
696 pages | 1/5 | Fantasy

4^è de couv

Kihrin a grandi dans les quartiers pauvres de la Cité capitale. Voleur et fils de ménestrel élevé dans une maison close, il a été bercé par les fables évoquant des princes disparus et des aventures trépidantes. Lorsqu’il est malgré lui désigné comme le fils perdu d’un seigneur cruel et corrompu, Kihrin se retrouve à la merci des querelles de pouvoir et des ambitions politiques qui animent sa nouvelle famille.

Quasi prisonnier, Kihrin découvre qu’être un prince disparu n’a pas grand-chose à voir avec les histoires des ménestrels. D’ailleurs, il s’avère que celles-ci lui ont bien menti : sur les dragons, les démons, les dieux, les prophéties… et l’idée que le héros gagne toujours à la fin.

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Mon avis

Le Fléau des Rois est le 1er tome d’une série de cinq tomes, terminée en VO et quasiment à jour en français (Allez, plus qu’un tome Bragelonne ! 💪). Cinq briques de presque 700 pages chacune… 😅. Les habitués des sagas-pavés ne seront pas dépaysés. Perso, j’avoue monter dans cette galère à reculons.

L’histoire est assez classique de prime abord. On a un jeune homme de 16 ans, beau garçon, fils de ménestrel, élevé dans un bordel et devenu, grâce à certaines aptitudes magiques, un excellent voleur. Tout va bien pour lui, jusqu’au jour où il tombe sur la mauvaise maison à cambrioler. Il se retrouvera alors plonger au coeur de machinations obscures et il découvrira au passage qu’il n’est pas vraiment Khirin, fils d’un humble ménestrel.

Je vous l’ai dit. C’est classique. Maintenant, voyons la forme du récit beaucoup plus intéressante. Il s’agit d’un compte-rendu envoyé par un certain Thurvishar D’Lorus. Ce compte-rendu est composé principalement de deux témoignages (celui de Khirin, notre héros, et celui de Serre, une métamorphe assassin) ainsi que de notes de bas de page écrites par Thurvishar lui-même afin d’éclaircir certains points.

Khirin est alors emprisonné et il doit raconter son histoire. Seulement, là où il choisit de commencer ne convient pas à sa geôlière, Serre. Elle décide donc d’ajouter son propre récit qui, lui, démarre bien avant. On se retrouve alors avec deux timelines qui vont rythmer la grande majorité du roman. On peut même y ajouter une 3è avec les notes de Thurvishar qui, si elles ont le défaut de casser la lecture, sont également une masse d’informations non négligeables. [ J’en connais qui ne les ont pas lus, sans que cela gêne ni leur plaisir ni leur compréhension de lecture. De mon côté, j’ai apprécié ce supplément d’info qui prend tout son sel vers la fin quand tout se met en perspective. ]

Si j’ai aimé le foisonnement de cet univers et tous ses personnages (beaucoup de cultures et de paysages différents, de la diversité, des dragons, etc), je dois admettre que c’était dans l’ensemble inutilement confus. Il y a beaucoup (trop) de concepts à appréhender pour un 1er tome (le fonctionnement des pierres magiques et leurs implications sur les réelles identités des personnages (c’est littéralement le jeu des poupées russes ce bouquin 😆), la réincarnation, les dieux vivants, les démons, les pouvoirs des métamorphes, les différentes races, le fonctionnement politique de la Cité, les dragons, etc etc etc) et l’autrice n’aide pas vraiment en nous plongeant sans explications dans le bain. Les notes de bas de page devraient aider normalement, mais elles ont leur propre agenda 😅. Ce qui fait que je me suis souvent retrouvée face à un terme balancé comme une évidence et qui ne me disait strictement rien (et pour cause, c’était la première fois qu’il apparaissait, mais avec tous ces noms, je finissais par m’embrouiller).

Autre point à la fois négatif et positif, la plume de l’autrice. Je ne sais pas si cela vient de la traduction (je ne pense pas, mais je laisse le bénéfice du doute), mais la plume est très simple, limite maladroite par moment. Le Fléau des Rois n’est pourtant pas son premier roman. Mais, même si je préfère des plumes plus travaillées, j’ai béni cette simplicité, car elle facilite grandement l’accès à l’histoire. On ne va pas s’embourber dans des descriptions alambiquée et parfumée alors qu’on essaie comme on peut de raccrocher les wagons des six derniers chapitres 😆. Et ça, c’est bien. Par contre, l’humour à deux balles de Khirin, j’aurai pu m’en passer.

Heureusement (je ronchonne, mais vous avez l’habitude et puis, je préfère prévenir), cela ne m’a pas empêché de passer un très bon moment. C’est tout le paradoxe de ce bouquin. Il a de gros défauts, mais j’ai adoré la balade. Il m’a fallu atteindre à peu près 30/40% pour prendre mes marques et être vraiment emportée et ne plus pouvoir lâcher le truc. Même si ce n’est pas un coup de coeur, je trouve cet univers ambitieux et enthousiasmant. Les quelques moments de réalisation (les fameux raccrochages de wagons) suffisamment réjouissants pour pardonner tout le reste. Je me suis attachée aux personnages (même Khirin et c’était pas gagné 😅) et j’ai envie de savoir ce que l’autrice nous réserve (et comment elle va se dépêtrer de tout ce qu’elle a mis en place 👀). D’ailleurs, je suis assez étonnée qu’elle ait réussi à retomber sur ses pattes à la fin de ce tome malgré la tonne de fils tendus dans toutes les directions 😆.

Est-ce que je le recommande ? Oui, mais avec certaines réserves. Attendez-vous à galérer inutilement au début (au milieu et à la fin 😆) et à devoir accepter de ne pas tout comprendre tout de suite. Le prochain tome sera assez décisif en ce qui me concerne. Il y a des choses que je peux laisser passer dans un 1er tome (surtout avec le plaisir de la découverte qui compense beaucoup de choses), mais pas dans un second. On verra si l’enthousiasme (et les dragons !!) sont toujours présents 🤞😊. Ah oui, je ne vous l’ai pas dit ! Il y a des DRAGONS !! 😂

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[EDIT] : Suite à mon abandon du second tome, je ne peux plus, en toute honnêteté, recommander cette série. Si je dois admettre qu’il y a une nette amélioration dans la structure du récit (plus linéaire et abordable), l’autrice m’a perdu sur certains choix. Au lieu de capitaliser sur tout ce qu’on a laborieusement appris dans le 1er tome, elle revient en arrière avec un tout nouveau cast de personnages et de tout nouveaux concepts à ingurgiter. C’est fatigant et inutilement long. Et même si j’aime beaucoup l’univers et les personnages (et je pense que c’est ça qui accroche le lecteur), personnellement je jette l’éponge.

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