[Graphique] Snapdragon

de Kat Leyh | ed. Kinaye | 260 pages | Roman Graphique

Il y a une sorcière dans la ville de Snap.
Du moins, c’est ce qu’on dit.

Tout d’abord, j’aimerai parler des éditions Kinaye. C’est une belle découverte pour moi car j’ai retrouvé dans leur catalogue plusieurs petites pépites que j’avais lu en VO et adoré comme Le garçon sorcière ou Misfit City. Il s’agit donc de BD plutôt jeunesse, porteuses de valeurs positives : amitié, diversité, tolérance, etc. Je ne peux donc que vous encouragez à aller découvrir et soutenir cette maison d’édition.

Snap (pour Snapdragon) est un vrai garçon manqué, une ado solitaire et débrouillarde. Le jour où son chien disparait, elle prend son courage à deux mains et va toquer à la porte de Jacks, la sorcière du coin, à qui l’on prête les pires intentions (dont de se repaitre des animaux de compagnies). Bien évidemment, Jacks se révèlera être bien plus qu’une vieille sorcière, et une belle amitié naîtra de cette rencontre.

Kat Leyh, plus connue pour son travail sur le comics Lumberjanes, nous offre une histoire qui fait beaucoup de bien et nous redonne espoir en l’être humain. Je vous ai habitué ici à partager des romans graphiques feelgood, tournés vers la tolérance et la représentativité. C’est le cas ici aussi avec, en plus, une bonne dose de magie. Il y a tellement de choses que j’ai aimé dans cette BD que je ne sais pas trop par quoi commencer.

Déjà, il y a les personnages et tout ce qu’ils véhiculent. Snap est une ado pleine d’énergie, assez méfiante, mais avec un grand coeur. Elle est à vif, ne sachant pas trop où est sa place. Mais elle a Vi, une mère en or qui l’encourage à « juste » être elle-même.
Ensuite, Jacks, la vieille femme solitaire vivant à l’écart, sarcastique, jouant de la peur des autres (chez moi, ça s’appelle de la têtologie 👀🧙🏻‍♀️) et qui va trouver en Snap une occasion de transmettre son savoir tout en renouant avec le monde (et accessoirement guérir de vieilles blessures).
Et enfin, on a l’adorable Louis, de l’âge de Snap, qui va se lier d’amitié avec elle et qui nous parlera de transidentité avec sensibilité et naturel (en tout cas de mon point de vue de nana cisgenre, donc ça vaut ce que ça vaut 😊).

Même si pas mal de personnes dans cette BD sont tolérantes et progressistes (👍), on n’est pas non plus dans le monde bisounours de The Tea Dragon Society (et vous savez combien j’aime les Bisounours et les Tea Dragons ❤️). Nos personnages ont eu ou auront à affronter le regard de notre société et c’est ce qui en fait aussi tout l’intérêt. Je ne sais pas vous, mais moi, j’aime beaucoup le trope de « trouver sa famille » et cette histoire en est un très bon exemple.

Un autre aspect que j’ai adoré, c’est la vision de la magie que Jacks transmet. C’est tellement Mémé Ciredutemps (Pratchett) que je me demande si ce n’est pas un hommage caché. On garde bien les pieds sur terre et on fait ce qui doit être fait. Pas de place pour le blingbling ou les baguettes magiques. Le tout avec sarcasme et humour. J’adore 😄.

Snapdragon est donc assez unique en son genre. On a là une lecture positive, plein de magie, d’amitié et de tolérance. C’est un véritable hymne à la différence et à sa beauté que je ne peux que recommander chaleureusement. 😊