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Les Sentiers des Astres T.2 – Shakti

de Stefan PLATTEAU | ed. Moutons Electriques | 2/? | Fantasy | 464 pages

4è de couv

Sept hommes, une femme et une enfant. Ce sont les derniers compagnons qu’il reste au barde Fintan Calathynn pour mener à bien la quête du Roi-diseur, à travers une forêt boréale plus menaçante que jamais.

Neuf survivants aux abois, retranchés dans la grotte des Teules, encerclés par l’ennemi.

À l’heure où la gabarre livre ses derniers secrets, et où les arbres tremblent de la colère des géants, les fugitifs devront jouer carte sur table et révéler les ombres issues de leur passé.

À commencer par l’énigmatique Shakti…


Mon avis

Presqu’un an après avoir lu le 1er tome de cette saga, je reprends Les Sentiers des Astres là où je l’avais laissé. Si vous n’avez pas encore lu le 1er tome, je vous déconseille de lire cet article car malgré mes efforts, ça risque de spoiler. Si vous vous demandez si les qualités et les défauts du début sont maintenues dans ce tome-ci, c’est le cas 😊.

Quel plaisir de retrouver la plume de Stefan Platteau ! Il fait toujours autant appel à tous nos sens et c’est un vrai régal à lire. Il nous offre dans ce tome plusieurs tableaux de toute beauté. La forêt de Vyanthryr prend vie et avec elle toutes les horreurs et merveilles qu’elle abrite. C’est peu de dire combien j’adore cet univers.

On retrouve nos survivants là où on les avait laissé : piégés sous la roche et entourés d’ennemis. Toute la 1ère moitié du livre sera intense, sous tension tandis que notre petite bande essayera de se sortir de ce guêpier pour continuer sa quête (retrouver le Roi-diseur). Tandis que l’autre moitié retrouvera le rythme de Manesh : une alternant entre le récit de Shakti, la courtisane, et la trame principale.

Je dois encore tirer mon chapeau au talent de conteur de l’auteur. Je ne suis pas fan des scènes de batailles où je m’ennuie profondément et qu’en générale, je lis en diagonale. Là, je ne sais pas comment Stefan Platteau s’est débrouillé mais je n’ai pas loupé un seul tir de flèche, coup de hache ou explosion d’entrailles… C’est assez fou quand j’y repense.

Un autre point qui m’a fait plaisir, c’est au niveau des personnages. Je n’avais réussi à m’attacher qu’à Manesh jusqu’à présent. L’erreur est ici réparée. Mon Bâtard est mis au second plan (à ma plus grande tristesse) au profit des autres, notamment le barde et la courtisane. Ce dernier prend vraiment une toute nouvelle dimension et le passage où il révèle son plein potentiel est certainement une de mes scènes préférées. La courtisane, quant à elle, se dévoile d’avantage à travers son récit mais je dois avouer que je la préfère largement telle qu’elle est aujourd’hui à la version jeune et naïve de son passé.

Abordons maintenant ce qui m’a sérieusement frustré : la 2è partie du roman. Dans Manesh, on alternait entre la descente du fleuve et l’histoire du Bâtard. Ce qui tuait dans l’oeuf toute tentative d’envolée de rythme et donnait cette langueur contemplative à l’ensemble du récit. Ce qui n’est pas un reproche en soit puisque j’ai grandement apprécié la ballade. Ici, on a une montée en puissance dès le début qui va nous prendre aux tripes jusqu’à la moitié du récit où tout s’arrête pour reprendre ce rythme alterné entre l’histoire de la courtisane et la trame principale. Et c’est là que ça va coincer pour moi. L’auteur m’a prouvé qu’il était capable de passer la 5è avec brio pour finalement se remettre au point mort. Avouez que c’est frustrant.
Et même si c’est toujours un plaisir de voir Stefan Platteau à l’oeuvre quand il vous tisse un lieu, sa mythologie, les esprits qui l’habitent, j’ai le sentiment qu’il s’égare et rallonge inutilement le voyage avec l’histoire de Shakti. Je ne comprends pas l’intérêt de cette histoire si ce n’est de nous offrir une ballade dans une autre partie de cet univers. Ce qui en soit est génial et j’adorerai en lire plus sur l’île de Fintami mais dans un recueil à part, pas en plein milieu d’un récit qui a déjà beaucoup de mal à avancer.

Donc, je m’inquiète un peu pour la suite surtout quand je vois à qui fait référence le titre du 3è tome. Je ne sais pas où l’auteur va… mais je vais persévérer et j’attendrai le 4è tome (en espérant que ce soit la fin de cette quête pour être honnête). Parce que j’aime la plume de Stefan Platteau et que cette forêt de Vyanthryr m’a totalement envoûté et que j’ai grand plaisir à l’explorer. Mais ça serait quand même bien que ça s’accélère et qu’on arrive enfin à destination.

ps : Je vous invite à aller voire dans les commentaires les explications de l’auteur sur sa vision de ce récit. C’est hyper intéressant pour mieux appréhender ses choix narratifs 😊.



D’autres avis :

6 réflexions au sujet de “Les Sentiers des Astres T.2 – Shakti”

    1. J’ai hâte et, en même temps, j’ai peur de ce 3è tome 😅. J’aime toujours autant le lire et c’est peut-être pourquoi je pinaille. Mais sérieux, on va arriver au Roi-diseur dans 20 bouquins à ce rythme ! 😭

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    1. 😄 Je croise les doigts avec toi ! J’en connais qui ont été épuisés par la 1è partie et bien content de se reposer dans la seconde. Comme quoi 😊🙃. Après, je pinaille mais j’adore Stefan Platteau 😍.

      J’aime

  1. Bonjour Sabine, merci pour cette chronique ! Et comme on dit : qui aime bien châtie bien ! 😉

    Je peux vous rassurer au moins sur un point : la saga ne s’étalera pas sur 20 tomes, et le Roi-diseur, si toutefois il existe, n’attendra pas plus de 5 tomes pour se révéler (au pire du pire, il en faudra six pour conclure, mais j’espère sincèrement que ce sera 5). Je ne compte pas « rallonger » mon scénario initial (au contraire, même…).

    Pour le reste, Les Sentiers des Astres est un récit choral, comme l’est, par exemple, A song of fire and Ice de GRR Martin. La différence est qu’ici, seul le dit du Barde est un récit au présent, tandis que les autres prennent la forme de récits de vie au passé, ce qui a l’avantage de permettre une mise en perspective, un recul du conteur sur son propre parcours de vie. Ce choix particulier a toutefois un désavantage : le risque que les récits au passé apparaissent, pour certains lecteurs, comme de simples flashback démesurément étirés, ce qui n’arriverait pas si les personnages évoluaient distinctement…

    Bien entendu, tous les récits sont connectés entre eux, et celui de Shakti révèle des éléments fondamentaux du puzzle de l’intrigue principale. Tout comme le récit du Bâtard rejoignait cette dernière à la fin du tome 1, le récit de la belle va naturellement se connecter au reste (et même de façon bien plus intriquée que le récit de Manesh). A l’origine, j’escomptais que cette connexion se produise à la fin du tome 2, mais à cause de son découpage en plusieurs tomes, ce n’est pas le cas (ce qui me dessert un peu…). Il faut attendre le troisième tome pour avoir les premiers éléments de lien, et plus encore la fin du quatrième (en cours de finalisation) pour que le dit de la Courtisane prenne tout son sens… si, pour le moment, son manque de fonction apparente vous gêne, je vous conseille d’enchainer le tome 3 et le tome 4 (sortie en avril…) d’une traite, pour éviter de rester sur votre faim ! Ce sera plus proche de mon intention initiale, car si cela avait été possible d’un point de vie éditorial, j’aurais préféré les réunir en un seul volume.

    Enfin, tout récit choral induit le risque que certains personnages plaisent moins à certains lecteurs, et davantage à d’autres, chacun ayant ses préférences. Les retours de lecteurs m’apprennent que ma saga ne fait pas exception. Le dit de Shakti sera, certes, le plus long de la saga, mais il concerne deux personnages et non un seul (Shakti et sa fille). Comme ce sont les deux seuls membres féminins du groupe, il était juste que je leur fasse une plus grande place. De plus, outre les éléments de l’intrigue principale, ce récit (qui change radicalement de ton à chaque tome) me servira aussi à plonger le lecteur dans l’Héritage et à mettre en place la guerre civile, jusqu’ici restée mystérieuse… l’occasion, je l’espère, de vous rendre mon univers encore plus tangible.

    Quoi qu’il en soit, encore merci pour vos retours, et au plaisir de se rencontrer en vrai lors d’une dédicace, peut-être ! Allez-vous aux Imaginales?

    Aimé par 1 personne

    1. Qui aime beaucoup, châtie bien, c’est tout à fait ça ! 😀

      Bonjour Stefan et MERCI infiniment pour ces explications !
      Je confirme que le fait que le récit de Manesh rejoigne la trame principale à la fin du 1er tome, était très satisfaisant et c’est vrai que ça manque à la fin de ce 2è tome. Donc, je vais suivre votre conseil pour le 3è et 4è tome :).

      J’ai lu (après coup) dans une annexe de l’édition du Roi Cornu et du Dévoreur (que j’ai commencé à lire) que vous aviez voulu réunir plusieurs histoires dans Les Sentiers des Astres et, là, ça a aussi fait beaucoup plus de sens pour moi. J’adore les romans chorales. C’est comme voir plusieurs ruisseaux qui rejoignent un fleuve et viennent le nourrir, l’amplifier et lui donner du sens. C’est vrai aussi que je l’ai plus apprécié avec Manesh qu’avec Shakti (même si j’ai adoré la culture chaman de l’île de Fintami). Je crois surtout que je suis absolument fan de la trame principale et que j’ai la patience d’une gosse de trois an face à cette histoire 😅 (même si là encore, l’adulte raisonnable en moi comprend que vous installez des choses pour plus tard).
      Et ce que vous dites sur l’Héritage et la guerre civile me fait sautiller sur mon siège 😁.

      Oh et il y a ça aussi : « et le Roi-diseur, si toutefois il existe » … 🤯😱 ça, c’est du teasing ! 😂

      Merci encore d’avoir prit le temps d’expliquer tout ça. Au plaisir de vous rencontrer en vrai un jour. 😊

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