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At the Mouth of the River of Bees

de Kij Johnson | ed. Small Beer Press | Recueil | Fantasy/Science-Fiction | 300 pages | VO

4è de couv

The wrenching and provocative debut collection from the author of The Fox Woman and Fudoki. Johnson’s stories have won the Sturgeon and World Fantasy awards and, for the last three years running, the Nebula Award.

Johnson’s stories range from historical Japan (Sturgeon award winner “Fox Magic”) to metafictional explorations of story structure (“Story Kit”). Nebula award winners “Spar” and “Ponies” are perhaps most shocking and captivating, but each of the seventeen stories here is a highlight selected from Johnson’s more than two decades of work.

These stories feature cats, bees, wolves, dogs, and even that most capricious of animals, humans, and have been reprinted in The Year’s Best Fantasy & Horror, Best Science Fiction and Fantasy of the Year, and The Secret History of Fantasy.

At the Mouth of the River of Bees is one of the most anticipated debut science fiction short story collections in recent years.


Mon avis

J’ai découvert Kij Johnson grâce à La Quête onirique de Vellitt Boe et j’ai beaucoup aimé son style très onirique. En me penchant sur elle plus sérieusement, j’ai appris qu’elle avait écrit pas mal de nouvelles dont certaines traduites en français : « Un pont sur la brume » (Le Bélial), « Mêlée » (Angle Mort n°3), « Poneys » (Angle Mort n°7) et « Magie des Renards » (Le Bélial). Mon choix s’est donc porté sur son dernier recueil en VO.

Voici la liste des nouvelles présentes :

  • 26 Monkeys, Also the Abyss
  • Fox Magic (Magie des renards)
  • Names for Water
  • The Bitey Cat
  • The Horse Raiders
  • Dia Chjerman’s Tale
  • My Wife Reincarnated as a Solitaire—Exposition on the Flaws in my Spouse’s Character—The Nature of the Bird—The Possible Causes—Her Final
  • Schrödinger’s Cathouse
  • Chenting, in the Land of the Dead
  • The Empress Jingu Fishes
  • At the Mouth of the River of Bees
  • Story Kit
  • Wolf Trapping
  • Ponies (Poneys)
  • The Cat Who Walked a Thousand Miles
  • Spar (Mêlée)
  • The Man Who Bridged the Mist (Un pont sous la brume)
  • The Evolution of Trickster Stories among the Dogs of North Park after the Change

Je rangerai ce recueil dans du fantastique mais, franchement, il flirte avec pas mal de genres. Quand on vient d’une histoire telle que La Quête onirique de Vellitt Boe, on est très vite désarçonné par la variété et l’étrangeté des sujets et univers abordés. Kij Johnson nous fait rebondir sans sourciller d’un conte japonais (Fox Magic) à l’annihilation programmée d’une planète (Dia Chjerman’s Tale) en passant par les difficultés d’une petite fille de 3 ans à accepter le divorce de ses parents (The Bitey Cat). Je n’étais pas psychologiquement préparée à executer de tels grands écarts (surtout avec mon manque de souplesse).

L’autrice a un univers assez sombre, ce qui peut être trompeur quand on lit un petit bijou de poésie rafraîchissante comme Names of Water qui se situe au début du recueil. Il devient assez évident quelques pages plus loin, et puis plus loin, et encore plus loin que ce recueil aborde des thèmes difficiles avec en chef de fil la perte d’êtres chers.

On retrouve également la notion d’Histoire collective avec un grand ou petit « h ». L’origine de ses racines et son héritage verbale transmis de mères en filles. L’idée de faire partie de quelques choses de bien plus grand (The Cat Who Walked a Thousand Miles).

La temporalité y est également un thème récurent. Une jeune femme qui reçoit un coup de téléphone de son futur elle ou une impératrice asiatique qui tel un Dr Manhattan vit simultanément dans le passé/présent/futur. Comment l’être humain se situe vis-à-vis de ce qui va se passer et sa capacité à y faire quoi que se soit. L’autrice malmène ses personnages et les poussent dans leurs retranchements face à une grande machinerie implacable qui a son propre agenda. L’inéluctable. Dans chaque histoire, elle nous pose la question : avons-nous vraiment le choix ? Sommes-nous vraiment maître de notre destin ?

Tout cela colore l’ensemble du recueil d’une certaine mélancolie, idéale en cette saison de repli et de réflexion hivernale mais pas faite pour tout le monde. Il est clair que je ne m’attendais pas à ça et je vais avoir besoin de temps pour digérer ce recueil. Cela dit pour les rares nouvelles qui m’ont transporté, ça valait le coup : Fox Magic, Names for Water et The Cat Who Walked a Thousand Miles. Kij Johnson est une écrivaine prolifique touche-à-tout dont la plume fluide trempe dans toutes les dimensions. C’est dépaysant d’un côté mais aussi très destabilisant pour qui ne sait pas dans quoi il·elle s’embarque : un recueil étrange, poétique et très perturbant.


D’autres avis :

Sur « Un pont sur la brume » :
233°CBibliocosmeLe Culte d’ApophisL’ours inculteXapurBlog-O-livreAlbédoLorhkanShayaAu pays des cave trollsNevertwhereBouch‘ – L’épaule d’OrionMakiElhyandraAelinel

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