
de H.P. Lovecraft | ed. Bragelonne | Recueil | Horreur/Fantastique | 312 pages
4è de couv
Ce nouveau recueil de nouvelles est basé sur la thématique du rêve dans l’œuvre du grand maître incontesté de l’horreur.
Mon avis
Je ne suis pas une grande fan de Lovecraft. J’ai lu de lui, il y a pas mal d’années, une anthologie et je serai bien incapable de me rappeler les titres des histoires… C’était glauque, suffisamment dérangeant pour me plaire mais je n’ai pas accroché. J’aurai pu mettre cela sur le dos d’une mauvaise traduction mais, en ayant essayé de le lire en VO, je crois simplement que je n’aime pas le style de Lovecraft.
Oui mais voilà, j’avais envie de lire La Quête onirique de Vellitt Boe de Kij Johnson !
Je vous ai perdu ? Ok. Revenons au début. Les Contrées du Rêve est un recueil de nouvelles qui n’a pas grand chose à voire avec le reste de l’oeuvre de Lovecraft (Les Grand Anciens, Cthulhu, toussa) même si on y retrouve un certain penchant tout lovecraftien pour les bestioles cauchemardesques, les mondes parallèles et une horreur innommable. La nouvelle principale du recueil se trouve être La Quête onirique de Kadath l’inconnue où l’on suit un rêveur, Randolph Carter, en quête des Dieux et de leur cité. La Quête onirique de Vellitt Boe est une réponse féministe à cette nouvelle. C’était une motivation suffisante pour me replonger dans l’univers de Lovecraft afin d’en profiter pleinement.
Comme je l’ai dit plus haut, j’ai d’abord tenté de le lire en anglais et je n’ai pas dépassé la 1ère nouvelle. C’était beaucoup trop laborieux pour moi. J’ai donc switché sur la VF en dernier recours et grand bien m’en a pris ! Je suis complètement tombée sous le charme de cet endroit et j’en suis la première surprise. J’ai très vite ressenti le besoin viscérale de voir ces lieux et ces créatures que j’avais beaucoup de mal à visualiser par moi-même. Je suis donc allée chercher sur le net parmi les fandom et wiki des peintures/illustrations, chose que je ne fais que très rarement. L’édition de Bragelonne a aussi quelques illustrations magnifiques mais j’avais besoin de plus. J’ai également pris un immense plaisir à situer et suivre les différentes aventures sur la carte, chose, là aussi, que je ne fais jamais. Que se soit dans le Disquemonde ou les Terres du Milieux, je ne me suis jamais souciée de savoir où est quoi. Ce n’est pas important pour moi. Mais là, je ne sais pas… j’avais besoin d’ancrer cette réalité, ce monde incroyable et cruel. Bravo, tu as fini par m’avoir Lovecraft !
Les Contrées du Rêves est un monde parallèle peuplé de différentes races, de créatures extraordinaires (entendez par là monstrueuses et affamées) et de Dieux très cabotins. Ses paysages sont variés et immenses : de la petite bourgade tranquille d’Ulthar où les chats sont rois au puant monde souterrain royaume des Goules et des Gugs, en passant par le plateau de Leng où la folie guète le voyageur égaré ou la majestueuse Céléphais, capitale créée de toute pièce par le plus grand des rêveurs, sans oublier la Lune peuplée de monstruosités vénérant Nyarlathotep. Il y a le choix ! Les êtres humains peuvent y accéder, mais qu’en rêve (il suffit de trouver la bonne porte et de descendre les marches… facile!).
Le recueil est composé de 16 nouvelles que voici :
- Polaris
- Le Bateau blanc
- La Malédiction de Sarnath
- L’Arbre
- Les Chats d’Ulthar
- Les Autres dieux
- Céléphaïs
- La Quête d’Iranon
- Hypnos
- Memory
- Le Témoignage de Randolph Carter
- La Clé d’argent
- À travers les portes de la clé d’argent
- À la recherche de Kadath
- L’Étrange maison haute dans la brume
- Ex Oblivion
Celle qui nous donne le plus grand aperçu de ce monde est incontestablement La Quête onirique de Kadath l’inconnue, un vrai guide touristique ! Les autres sont soit des instantanés de différentes époques et lieux des Contrés qui viennent compléter le tableau, soit un approfondissement de l’histoire de Randolph Carter (comment il est venu à traverser les dimensions et ce qui lui est arrivé ensuite). Sans surprise, je ne suis pas très friande de ces dernières qui sont beaucoup trop dans la même lignée du reste de l’oeuvre de Lovecraft (mais elles restent intéressantes et sont plus recherchées que les autres, mais beaucoup moins oniriques). J’ai préféré de loin celles consacrées aux habitants des Contrées du Rêve qui sont venues nourrir mon égrégore de ce lieu. Une dédicace toute particulière aux Chats d’Ulthar qui est la plus cruelle de toute.
Bon, je vous laisse. Mon lit m’attend ainsi que mon exemplaire de La Quête onirique de Vellitt Boe.
(Je vais bien finir par la trouver cette fichue porte!!)